DR

 Gros morceau des imminents festivals de Venise et Toronto (et favori d’office pour les prochains Oscars), The Master, la réflexion potentiellement brûlante de Paul Thomas Anderson sur le culte et les religions, a connu une gestation épique. Le réalisateur de Magnolia aurait planché sur le sujet pendant plus de dix ans avant de finaliser le script, qu’il espérait tourner dans la foulée de There Will Be Blood. Mais Universal, producteur du film, a retiré ses billes face à un budget jugé trop risqué – la rumeur voulant que l’histoire s’inspire de la vie de L. Ron Hubbard, fondateur de l’église de Scientologie, n’a rien fait pour calmer les esprits. Lorsque ses plans se sont écroulés, Anderson avait déjà composé son casting : pour donner la réplique à Philip Seymour Hoffman en gourou, le réalisateur avait choisi Jeremy Renner, alors auréolé du succès critique de Démineurs. « J’étais supposé faire le film avec PTA, confirme Renner. Une énorme déception pour moi. C’est un de mes cinéastes préférés, un des plus grands à mes yeux. J’ai passé dix mois avec lui à travailler sur le projet. On faisait des lectures du scénario, tout en apprenant à se connaître. J’ai découvert un mec formidable qui me manque beaucoup. On avait bossé extrêmement dur, en se battant comme des acharnés pour que The Master arrive à se monter. »Avec le soutien financier de Megan Ellison et de sa société River Road Films, Paul Thomas Anderson a réussi à relancer la production en février 2011, avec un tournage fixé à juin, soit pratiquement un an après la date prévue initialement. Mais Jeremy Renner n’était plus disponible : « J’étais pris par Avengers, le timing ne collait plus. Ça n’a pas empêché Paul de faire le film, et avec un super casting en plus. Je suis surexcité à l’idée d’enfin découvrir The Master, auquel je suis intimement lié. » L’acteur n’affiche aucune rancœur vis à vis de celui qui a repris le rôle qui lui avait longtemps été promis, Joaquin Phoenix. La preuve : « On vient de tourner ensemble dans le nouveau James Gray, s’emballe Renner. C’était dément. »Mathieu CarratierSuivez Mat_Carrat sur Twitter