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Choix n°1 :  Marguerite de Xavier Giannoli avec Catherine Frot, Michel Fau...Synopsis : 1921, au début des "années folles". Non loin de Paris, c'est jour de fête au château de Marguerite. Comme chaque année, une brochette d'amoureux de la musique s'y réunit en faveur d'une grande cause. Personne n'en sait beaucoup sur la propriétaire, hormis qu'elle est riche et que sa vie entière est dédiée à sa passion : la musique. Car Marguerite chante. Elle chante de tout son coeur, mais terriblement faux. Comme une sorte de Castafiore, elle a toujours vécu cette passion dans sa bulle et son hypocrite public privé, qui rit sous cape, se comporte comme si elle était la diva qu'elle croit être. Quand un jeune journaliste cherchant à se faire remarquer, décide d'écrire un article ultra louangeur sur sa dernière performance en date, Marguerite se met à croire encore davantage en son talent et veut donner son premier concert public. Ignorant les réticences de son mari, elle engage une ancienne diva pour l'aider et commence à s'entrainer pour le grand soir...L'avis de Première : La filmographie de Xavier Giannoli serait-elle l’une des plus obsessionnelles du cinéma français ? Les aventures de Marguerite, riche passionnée d’opéra chantant terriblement faux sans le savoir, condensent en effet les thématiques de "Quand j’étais chanteur" et d’"À l’origine", autre récit d’une manipulation qui révélait l’hypocrisie aveugle de toute une société. Mais la reconstitution du Paris des années 20, la sensibilité comique qu’apporte Catherine Frot et l’apparente admiration du cinéaste pour le fiévreux destin de son héroïne font naître un curieux apaisement qui donne envie d’aimer cette grande romantique, victime d’une époque en pleine mutation, croyant dur comme fer aux vertus de l’art.Bande-annonce :  Choix n°2 :  N.W.A - Straight Outta Compton de F. Gary Gray avec O’Shea Jackson Jr, Corey Hawkins...Synopsis : En 1987, cinq jeunes hommes, utilisaient des rimes brutalement honnêtes et des beats hardcore et exprimaient leur frustration et leur colère pour dénoncer la vie dans l'endroit le plus dangereux de l’Amérique, avec l'arme la plus puissante qu'ils possédaient : leur musique. Nous ramenant à l'endroit où tout a commencé, Straight Outta Compton raconte l'histoire vraie de ces rebelles -armés uniquement de leur paroles, de leur démarche assurée et de leur talent brut- qui ont résisté aux autorités décidées à les opprimer et ont ainsi formé le groupe le plus dangereux du monde, N.W.A. Et au fur et à mesure qu’ils dénonçaient une réalité et exposaient la vie dans le quartier, leur voix a déclenché une révolution sociale qui résonne encore aujourd'hui.L'avis de Première : c’est réussi, puisqu’on s’attache très vite aux trois principaux membres de N.W.A., que Gray s’échine à humaniser (ils étaient à l’époque diabolisés par les médias conservateurs qui leur reprochaient de "glamouriser" les flingues et le trafic de drogue). Car il faut du cran pour échapper au déterminisme social quand on est Noir et qu’on vient d’un coin comme Compton : une simple pause sur le trottoir lors d’une session d’enregistrement peut facilement dégénérer en démonstration de force policière. Le réalisateur de "Friday" ne sombre pas dans l’angélisme pour autant. Bien que supervisé par Dr. Dre et Ice Cube, cet "autobiopic" esquive l’écueil de l’hagiographie en s’immisçant dans les zones d’ombre. (Lire la suite ici)Bande-annonce :  Choix n°3 :  The Program de Stephen Frears avec Ben Foster, Guillaume Canet...Synopsis : Découvrez toute la vérité sur le plus grand scandale de l’Histoire du sport : le démantèlement du programme de dopage qui a fait de Lance Armstrong une légende. De la gloire à l’humiliation, The Program retrace le parcours de la star du Tour de France. Véritable thriller, le film nous plonge au cœur de la folle enquête qui a conduit à sa chute.Adaptation de Seven deadly sins : my pursuit of Lance Armstrong de David WalshL'avis de Première : L’été est fini, les blockbusters ont cessé de squatter les écrans, la saison des Oscars (des biopics) peut commencer. Rien que ce mois-ci, Bobby Fischer bat l’URSS aux échecs (dans "Le Prodige"), Ice Cube invente le gangsta rap (dans "N.W.A. – Straight Outta Compton"), James Dean prend la pose ("Life")... Le cas Lance Armstrong est le plus épineux de tous. Le plus excitant, aussi. Ce type est-il un héros ou un salaud ? Stephen Frears et le scénariste John Hodge (l’auteur de "Trainspotting", autre grand film sur la drogue) font le pari de ne pas trancher. De refuser les conventions hagiographiques en vigueur sans tomber pour autant dans le portrait à charge. Ironique, distancié, léger comme une plume, le film porte un regard irrésistiblement british sur un Américain "programmé" pour gagner. Un robot yankee lancé à toute allure. Guidé par un pur principe de plaisir et de vitesse, "The Program" enchaîne les séquences de reconstitution "historique" invraisemblables (et bien sûr scrupuleusement véridiques) et les scènes de course euphorisantes (avec les bonnes chansons – celles des Ramones, de Radiohead... – au bon moment) sans jamais se retourner, collant ainsi parfaitement à l’ambiguïté de son sujet. Alors, Armstrong, héros ou salaud ? Aucune idée. Mais un putain de personnage de cinéma, oui, pas de doute là-dessus.Bande-annonce :  >>> Les autres sorties ciné de la semaine sont ici