Choix n°1 : X-Men : Days of Future Past, de Bryan Singer, avec Hugh Jackman, Jennifer Lawrence...Synopsis : Dans X-Men : Days of Future Past, les X-Men se battent pour la survie des humains et des mutants à deux époques différentes. Les personnages de la trilogie X-MEN originale joignent leurs forces aux versions plus jeunes d’eux-mêmes découvertes dans X-Men : Le Commencement dans l’espoir de changer le cours de l’histoire. Le combat épique que vont livrer les X-Men pourrait bien sauver notre futur…L'avis de Première : (Lire le début ici) ...De la scène de baston ahurissante en ouverture qui montre les nouveaux X-Men (oui, voir Omar Sy en mutant, ça fonctionne) à l'oeuvre de concert face aux Sentinelles (utilisant l'espace et la profondeur de champ de façon magistrale, grâce aux pouvoirs d'une mutante téléporteuse) jusqu'au combat final d'une ampleur folle, Days of Future Past n'oublie jamais d'être fun autant que cinématographique. A l'image de son personnage de Quicksilver (Evan Peters), le nouveau venu le plus cool de DOFP : un jeune voyou capable de se déplacer à toute vitesse (sources de bons gags visuellement simplissimes et primitifs), et qui se permet de voler la meilleure séquence du film lorsqu'il libère Magnéto de sa prison, véritable morceau de bravoure et de cinéma pur. Il faudrait encore dire que tout cela ne vaut rien sans son cast de héros toujours sur le fil du rasoir, oscillant sans cesse entre volonté de baisser les bras ou de se battre (l'idée très forte de Xavier qui choisit d'être valide à la place de ses pouvoirs). Pas la peine de se prendre la tête à essayer de résoudre les paradoxes spatio-temporels du scénario (ou alors "on va passer notre temps à faire des diagrammes", comme dit Bruce Willis dans Looper). Franchement, vous étiez venus pour quoi ? Débrouiller la chronologie X-Men ou prendre un pied monumental sur grand écran ? La deuxième réponse est la bonne. A l’instar d’Avengers pour le cinematic universe de Disney (ne loupez surtout pas la séquence post-générique qui rappelle le Joss Whedon, mais chut), DOFP fonctionne comme l’aboutissement total de la franchise X-Men. A la fois conclusion et reboot, comme l’indique sa séquence finale : à partir de là, tout est possible. Commencement ou fin. Apothéose dans tous les cas, et, sans conteste, chef-d'oeuvre de la saga.Bande-annonce : Choix n°2 : The Homesman de Tommy Lee Jones, avec Tommy Lee Jones, Hilary Swank...Synopsis : En 1854, trois femmes ayant perdu la raison sont confiées à Mary Bee Cuddy, une pionnière forte et indépendante originaire du Nebraska.Sur sa route vers l'Iowa, où ces femmes pourront trouver refuge, elle croise le chemin de Georges Briggs, un rustre vagabond qu'elle sauve d'une mort imminente. Ils décident de s'associer afin de faire face, ensemble, à la rudesse et aux dangers qui sévissent dans les vastes étendues de la Frontière américaine.L'avis de Première : BIM. Deuxième réalisation pour Tommy Lee et deuxième sélection officielle. 10 ans après son beau premier film Trois Enterrements, Tommy Lee Jones repasse donc par la case Croisette. Avec un nouveau film-frontière, et, cette fois-ci, un vrai western. Vraiment ? Juste avant le festival TLJ essayait pourtant de nous prévenir : « ces étiquettes, ça me gonfle. Parce que ça stigmatise et que ça ne veut rien dire. Tu peux définir le western toi ? ». Alors disons que The Homesman se déroule dans l’Ouest, qu’il y a des chevaux, des cowboys et même une bande d’Indiens. Précisons aussi que The Homesman commence exactement comme Josey Wales Hors-La Loi (Hilary Swank a juste remplacé Clint Eastwood derrière l’araire), que le film développe des fixettes eastwoodiennes (la transmission, la folie, la sauvagerie VS l’humanité) et fait beaucoup penser à Convoi de Femmes. Alors c’est quoi le problème ?Au fond, si TLJ refuse cette étiquette, c’est que son monde n’est pas un monde de cinéma et qu’il se refuse à toute interprétation postmoderne. L’Ouest qu’il filme c’est celui qu’il voit depuis les fenêtres de son ranch, pas un farwest passé à la moulinette des fantasmes hollywoodiens. Quand on lui parle de ses références, il évacue vite les cinéastes de l’Ouest pour parler des minimalistes texans (Donald Judd en tête) ou des écrivains mexicains (Juan Rulfo notamment), des artistes qui ont tenté de fondre leur paysage, leur quotidien, celui de la frontière et des horizons écrasants dans des œuvres à vocations universelles… (Lire la suite ici)Bande-annonce : Choix n°3 : Deux Jours, Une Nuit des frères Dardenne, avec Marion Cotillard...Synopsis : Sandra, aidée par son mari, n'a qu'un week-end pour aller voir ses collègues et les convaincre de renoncer à leur prime pour qu'elle puisse garder son travail.L'avis de Première : Il y a quinze ans, les frères Dardenne faisaient de Rosetta, cette affranchie mal peignée et mal embouchée, le symbole du peuple de la démerde prêt à tout pour s’en sortir, quitte à abandonner en route un bout de son âme. Rosetta, c’était le monstre honteux enfanté par les années fric, le dommage collatéral du capitalisme sauvage dont il reprenait à son compte le cynisme et l’aveuglement jusqu’au-boutiste. Quinze ans ont passé. Au « tout est permis » et au « chacun pour soi » a succédé le « bien vivre ensemble ». La crise a refroidi les ardeurs les plus ancrées. Elle a transformé le peuple de la démerde en masse solidaire et droite. Sandra, gravement dépressive, passe ainsi le film à se redresser dignement dans l’adversité quand la volontaire Rosetta courbait de plus en plus sous le poids de sa culpabilité. Dans la filmographie riche en drames sociaux « no future » des Dardenne, Deux jours, une nuit marque un tournant dialectique assez net. Fidèles à leurs idéaux, les frères belges ont compris que l’époque était au dialogue âpre mais concerté, pas au renfermement suicidaire ou à la fuite en avant. Cela se traduit par une narration moins directe, un rythme moins soutenu, une mise en scène moins punchy qui pourront déconcerter de prime abord. Comme tous les films de rupture, Deux jours, Une nuit, porté par l’interprétation retenue de Marion Cotillard, est une promesse de renouvellement. On a hâte de voir la suite.Bande-annonce : Les autres sorties ciné de la semaine sont ici