Choix n°1 : Les Nouveaux Héros de Don Hall et Chris Williams, avec les voix de Kyan Khojandi... Synopsis : Un génie de la robotique nommé Hiro Hamada va apprendre à maîtriser et exploiter son talent grâce à son frère, le brillant Tadashi, et à leurs amis GoGo Tamago, accro à l’adrénaline, Wasabi No-Ginger, un maniaque de la propreté, Honey Lemon, une chimiste surdouée, et Fred, fanboy convaincu. Lorsqu’ils se retrouvent embarqués dans un complot criminel qui menace de détruire la ville de San Fransokyo, Hiro se tourne vers son plus proche compagnon, le robot Baymax, et transforme la petite bande en un groupe de super-héros high-tech déterminés à résoudre le mystère et à sauver San Fransokyo.L'avis de Première : Après Rich Moore (Les Mondes de Ralph, honnête succès), les surdoués Don Hall (Winnie l’ourson, superbe pari graphique) et Chris Williams (Volt – Star malgré lui, le Truman Show de l’animation) ont à leur tour été chargés de "draguer" la clientèle masculine qui fait encore défaut à Disney, dont les derniers cartons (Raiponce, La Reine des neiges) ont surtout été le fait du public féminin. Adaptation de Big Hero 6, un comics Marvel méconnu, adoubé par Stan Lee en personne qui se fend d’un caméo vocal, Les Nouveaux Héros remplit parfaitement sa mission en apportant son lot de démonstrations viriles mais toujours cool grâce à son équipe de geeks aux compétences incroyables et à des séquences très spectaculaires dues au pouvoir transformiste du méchant. Mais la botte secrète du duo de réalisateurs, c’est le déjà fameux robot Baymax, cousin de notre bibendum national auquel Kyan Khojandi prête sa voix en français, dont l’anthropomorphisation subtile constitue la principale réussite d’une oeuvre qui, indépendamment de ses garanties musclées, joue à fond la carte de l’émotion. Conçu par le frère aîné du héros, Baymax fait le lien avec ce cher disparu dont le souvenir, tendre et douloureux, est le fil conducteur d’un récit qui, l’air de rien, traite assez sérieusement du travail de deuil, de la transmission et du délicat passage à l’âge adulte. Le film n’est certes pas révolutionnaire – c’est en quelque sorte la somme de Là-Haut et des Indestructibles –, mais si ses coutures sont un peu trop apparentes et son dénouement prévisible, il dégage un pouvoir de séduction indiscutable, hélas dissipé une fois que les lumières se rallument. Vice-Versa, le prochain Pixar, est en revanche déjà dans toutes les têtes.Bande-annonce :  Choix n°2 : L'Enquête de Vincent Garenc, avec Gilles Lellouche, Charles Berling...Synopsis : 2001. Le journaliste Denis Robert met le feu aux poudres dans le monde de la finance en dénonçant le fonctionnement opaque de la société bancaire Clearstream. Sa quête de vérité pour tenter de révéler «l’Affaire des affaires» va rejoindre celle du juge Renaud Van Ruymbeke, très engagé contre la corruption. Leurs chemins vont les conduire au cœur d’une machination politico-financière baptisée «l’affaire Clearstream» qui va secouer la Vème République.Adaptation de L'affaire des affaires De Denis Robert, Yan Lindingre et Laurent Astier et La boite noire de Denis RobertL'avis de Première : Le scandale des frégates de Taïwan, l’ogre bancaire Clearstream, l’argent sale blanchi par milliards, les croisades du journaliste Denis Robert pour recueillir des témoignages et du juge Van Ruymbecke pour mener à bien son instruction, le rôle ambigu de l’État français, les morts suspectes, la furie médiatique… Même à l’époque, en 2001, on n’était pas sûr de tout comprendre. L’ahurissante complexité des faits et de leurs répercussions méritaient certes un film. Toutefois, à force de concentrer ses efforts sur leur exposition, le scénario de L’Enquête, fruit d’un travail proprement herculéen qu’il convient de saluer, exige une attention et une concentration telles que la somme d’informations dégoupillées finit par étouffer au lieu d’éclairer. Et malgré leur sérieux, mise en scène comme acteurs n’y peuvent rien.Bande-annonce :  Choix n°3 : 50 Nuances de Grey, de Sam Taylor-Johnson, avec Dakota Johnson, Jamie Dornan...Synopsis :  Les amours sado-maso entre une jeune fille innocente, Anastasia Steele, et un millionnaire arrogant, Christian Grey.Adaptation du roman du même nom d'E.L JamesL'avis de Première : Pour l’essentiel, la version cinéma du best-seller d’E.L. James est fidèle : Sam Taylor-Johnson retranscrit scrupuleusement le roman, et on se demande d’ailleurs toujours ce qu’une figure atypique de l’art contemporain vient faire dans cette histoire. La limite de cette fidélité : le roman compte environ 40% de sexe, longues scènes intégralement décrites, relativement excitantes et qui finissent toutes par des orgasmes à s’en faire péter la cervelle, où « le monde s’effondre, anéanti par [sa] jouissance ». Le film, lui, en compte trois (pas d’épisode du tampon dont on se passe très bien, mais pas non plus l’expérience avec les boules de geisha par exemple) et elles sont à peu près aussi softs que la moyenne des films du dimanche soir en prime time. La première fois qu’ils couchent ensemble, ça ressemble à n’importe quelle scène de sexe suggéré, on voit un bout de sein, des fesses de dos, des coups de hanche ; la caméra se détourne peut-être à peine un peu moins tôt que d’habitude. L’initiation à la « chambre rouge de la douleur » elle, est gérée par un montage cut de plans sur des bouts de peau, des poignets attachés, des pieds qui se recroquevillent… Ce n’est pas du porno soft, c’est soft, point. Les restrictions sévères décidées par certains comités de censure à l’étranger sont liées au fait qu’on évoque une relation sadomaso, par deux fessées et une chambre pleine d’accessoires (sous-exploités). Le penchant du héros pour les pratiques SM n’est ici qu’une autre manière de faire du personnage masculin un être incapable de s’engager dans une histoire d’amour – un des enjeux de la comédie romantique, de toute éternité. (Lire la suite ici)Bande-annonce :  >>> Toutes les autres sorties ciné de la semaine sont ici