Le choix de Première : Palo Alto de Gia Coppola, avec Emma Roberts, James Franco...Synopsis : Piégés dans le confort de leur banlieue chic, Teddy, April, Fred et Emily, adolescents livrés à eux-mêmes, cherchent leur place dans le monde.Ils ont soif de sensations fortes et testent leurs limites. L’alcool, les drogues et le sexe trompent leur ennui.Ils errent sans but dans les rues ombragées de Palo Alto incapables de voir clair dans le tourbillon confus de leurs émotions.Sauront-ils éviter les dangers du monde réel ?D'après le recueil de poèmes de James Franco.L'avis de Première : Pour un peu, on se croirait chez Sofia Coppola. Tout y est : spleen ado des classes aisées, casting mêlant « fils de » et it girls, bande originale envoûtante et branchée, image automnale passée au filtre vintage façon Instagram... Zéro faute de goût. C’en serait presque irritant. Mais heureusement, Gia a elle aussi son tempérament. Et le prouve modestement sans renier ses envahissantes influences familiales. À partir d’entrelacs amoureux découpés avec un solide sens du cadre, la petite-fille de Francis Ford Coppola façonne un pont fragile entre Outsiders et Virgin Suicides. Adapté de nouvelles de James Franco, que l’on retrouve d’ailleurs dans le rôle ingrat d’un prof de sport attiré par ses lycéennes, le film épouse le caractère erratique de ses personnages paumés dont le regard rêveur peine à se fixer sur un but précis. Le vernis indéchic s’effrite alors doucement, révélant par petites touches minimalistes son palpitant coeur doux-amerBande-annonce : Choix n°2 : La Ritournelle de Marc Fitoussi, avec Isabelle Huppert, Jean-Pierre Darroussin...Synopsis : Brigitte et Xavier sont éleveurs bovins en Normandie. Elle est rêveuse, la tête dans les étoiles. Lui, les pieds ancrés dans la terre, vit surtout pour son métier. Avec le départ des enfants, la routine de leur couple pèse de plus en plus à Brigitte. Un jour, sur un coup de tête, elle prend la clef des champs. Destination : Paris. Xavier réalise alors qu'il est peut-être en train de la perdre. Parviendront-ils à se retrouver ? Et comment se réinventer, après toutes ces années ? La reconquête emprunte parfois des chemins de traverse...L'avis de Première : Si leurs mains se joignent encore, c’est pour brosser et préparer Ben-Hur, le boeuf de concours qui leur permettra de remporter un nouveau trophée. Ces deux-là travaillent ensemble depuis la nuit des temps, ils ont étudié au même lycée. Une fête de cousins dans la maison voisine, l’oeil de velours d’un Stan qui a l’âge de son fils et voilà Brigitte en pleine folie.Sous prétexte de consulter un dermato (un de plus) pour traiter son eczéma envahissant, elle se rend à Paris... Passant du coq à l’âne, le film bifurque d’une ferme de Normandie en un palace parisien, d’une toquade insensée à une vraie rencontre, du documentaire (il s’ouvre sur un vêlage saisissant de vérité) à la fable (rencontrer un type élégant qui s’appelle Jesper, c’est inespéré quand on ne sait plus où on en est).Ce qui est beau dans cette Ritournelle, ce sont les glissements successifs du récit, joliment amenés et totalement assumés par la mise en scène. Et d’un personnage féminin central incarné par une Isabelle Huppert inattendue, le film se paie le luxe d’élargir au couple grâce à la présence solide et au jeu constamment discret mais intense de Jean- Pierre Darroussin. Les personnages secondaires sont magnifiquement écrits et incarnés. Mention spéciale à Michael Nyqvist (l’épatant Mikael Blomkvist de Millénium) et au garçon de ferme interprété par l’excellent Jean-Charles Clichet (Situation amoureuse : c’est compliqué). Un peu volontariste, sur sa fin, La Ritournelle est une comédie du remariage revisitée et un bilan de vie juste et revigorant.Bande-annonce : Choix n°3 : Black Coal, de Yi-Nan Diao, avec Lio Fan...Synopsis : En 1999, un employé d’une carrière minière est retrouvé assassiné et son corps dispersé aux quatre coins de la Mandchourie. L’inspecteur Zhang mène l’enquête, mais doit rapidement abandonner l’affaire après avoir été blessé lors de l’interpellation des principaux suspects. Cinq ans plus tard, deux nouveaux meurtres sont commis dans la région, tous deux liés à l’épouse de la première victime. Devenu agent de sécurité, Zhang décide de reprendre du service. Son enquête l’amène à se rapprocher dangereusement de la mystérieuse jeune femme.L'avis de Première : Pour son troisième long métrage, Diao Yinan s’appuie sur les codes du film noir pour porter sur la Chine contemporaine un regard très personnel, bien que moins âpre que celui de son compatriote Jia Zhang-ke avec A Touch of Sin. Comme dans les meilleurs modèles du genre, le héros est un semi-raté qui cherche dans son enquête à se sauver lui-même ainsi que ceux, peut-être, qu’il estime, notamment la principale suspecte de l’affaire, une classique femme fatale avec une touche de modernité. Splendidement incarnée par l’actrice Gwei Lun Mei, elle contribue pour beaucoup à la réussite du film en y apportant la part de mystère et d’invraisemblance qui fait dire, comme dans Le Grand Sommeil, qu’il n’est pas essentiel d’avoir tout compris pour apprécier. Bande-annonce : Les autres sorties de la semaine sont ici