Cette semaine au cinéma, vous pourrez voir Leonardo DiCaprio en patron du FBI,  une histoire d’amour dans le japon des années 60 et Clovis Cornillac dans un thriller sur fond de lutte sociale.Choix n°1J.Edgar de Clint Eastwood, avec Leonardo DiCaprio, Armie Hammer, Dame Judi Dench, Naomi WattsSynopsis :Le biopic de J. Edgar Hoover, directeur du FBI pendant 48ans, jusqu'à sa mort en 1972. J. Edgar Hoover s'est imposé comme l'homme le plus puissant des États-Unis. Directeur du FBI pendant près d'un demisiècle, il était prêt à tout pour protéger son pays. Alors qu'il a côtoyé huit présidents et traversé trois guerres, Hoover s'est insurgé contre toutes sortes de menaces, qu'elles soient réelles ou fantasmées, et n'a pas hésité à contourner les lois dans l'intérêt de ses compatriotes. Ses méthodes, à la fois brutales et héroïques, lui ont valu l'admiration du monde entier qu'il convoitait par-dessus tout.Hoover avait le culte du secret, particulièrement ceux des autres, et ne craignait pas d'utiliser ces informations confidentielles pour infléchir en sa faveur les rapports de force avec les dirigeants du pays. Conscient que les êtres de pouvoir maîtrisent le savoir et jouent avec la peur, il se servait des deux pour étendre son influence et se bâtir une réputation d'homme redoutable et infaillible.Il était aussi discret sur sa vie privée qu'il l'était en public et n'accordait sa confiance qu'à un petit cercle de privilégiés. Son plus proche collègue, Clyde Tolson, était aussi celui qui passait le plus de temps à ses côtés. Sa secrétaire, Helen Gandy, sans doute la personne la mieux informée des stratégies de Hoover, lui est restée loyale jusqu'au bout … et même au-delà. Seule sa mère, qui était à la fois sa source d'inspiration et sa conscience, l'a abandonné : sa disparition a anéanti le grand homme qui a passé sa vie à rechercher son amour et son approbation.J. Edgar explore le parcours et la vie privée d'un homme, capable de déformer la vérité comme de l'ériger en principe intangible, un homme qui s'est employé à défendre sa conception bien particulière de la justice, mais qui s'est aussi laissé contaminer par la part d'ombre du pouvoir…L'avis de Première : L’approche d’Eastwood est tout entière contenue dans le titre du film – J. Edgar et non « Hoover ». Débusquer l’homme derrière le mythe du type qui aimait se travestir en femme. Charmeur mais mal à l’aise avec ces dames, écrasé par une mère ogresse, le patron du FBI était, au fond, « un petit bonhomme crevant de peur ». Peur d’aimer, peur d’être aimé de Clyde Tolson, son fidèle collègue. Eastwood, qui s’appuie sur un scénario de Dustin Lance Black, le jeune prodige auteur du script d’Harvey Milk, a fait de cette love story impossible le centre de gravité du film. Mais J. Edgar peine à se déployer dans sa dimension tragique. Sans doute parce qu’il brasse un peu trop d’éléments pour ne pas rester à la surface des choses. Et aussi parce que le récit est parasité par d’incessants allers-retours entre le passé et le début des années 70 (époque où il rédige ses Mémoires), ce qui permet à DiCaprio de livrer une performance transformiste dont on entendra parler aux Oscars. Dans le rôle ingrat mais décisif de la fidèle assistante d’Hoover, Naomi Watts ne démérite pas. À défaut d’être un Brokeback Mountain de la politique, J. Edgar, sous le couvert du film d’époque, dessine un captivant portrait de l’Amérique post-11 Septembre.Bande-annonce :  Choix n°2 : La colline aux coquelicots  Goro MiyazakiSynopsis :Umi est une jeune lycéenne qui vit dans une vieille bâtisse perchée au sommet d’une colline surplombant le port de Yokohama. Chaque matin, depuis que son père a disparu en mer, elle hisse face à la baie deux pavillons, comme un message lancé à l’horizon. Au lycée, quelqu’un a même écrit un article sur cet émouvant signal dans le journal du campus. C’est peut-être l’intrépide Shun, le séduisant jeune homme qu’Umi n’a pas manqué de remarquer...Attirés l’un par l’autre, les deux jeunes gens vont partager de plus en plus d’activités, de la sauvegarde du vieux foyer jusqu’à la rédaction du journal. Pourtant, leur relation va prendre un tour inattendu avec la découverte d’un secret qui entoure leur naissance et semble les lier…Dans un Japon des années 60, entre tradition et modernité, à l’aube d’une nouvelle ère, Umi et Shun vont se découvrir et partager une émouvante histoire d’amitié, d’amour et d’espoir.L'avis de Première : Adaptation d’un célèbre shôjo (manga pour filles), la nouvelle production Ghibli raconte l’histoire d’une lycéenne partagée entre ses études et une pension de famille dont elle s’occupe. En parallèle, elle se lie avec un élève qui tente de sauver le club-house du lycée... Plus proche de certains films réalistes et rétro d’Isao Takahata (l’action se passe en 1963) que des œuvres fantastico-lyriques de son père, le second long métrage de Miyazaki fils confirme l’impression laissée par Les Contes de Terremer : Goro M. est un bon faiseur qui manque encore d’un style propre.Bande-annonce :  Choix n°3 : Dans la tourmente de Christophe Ruggia, avec Clovis Cornillac, Mathilde Seignier, Yvan AttalSynopsis :Dans la région de Marseille, un patron prépare à l’insu de ses ouvriers la délocalisation de son usine, couplée d’un détournement de 2 millions d’euros. Franck, l’un de ses salariés l’apprend et, sans en parler à sa femme Hélène, décide avec Max, son ami de toujours, de passer à l’action…L'avis de Première : Alors que le mouvement des Indignés essaime sur toute la surface de la planète, Dans la tourmente tombe fort à propos. Ce portrait d’une classe ouvrière vivant toujours plus dans la précarité tire un signal d’alarme : et si, à force d’humiliations, elle se révoltait ? Christophe Ruggia utilise une structure de film noir pour étudier deux options : le chaos (Max prend les armes et dérape de plus en plus) ou la prudence (Franck et sa femme finissent par se serrer les coudes, essayant de s’en tirer avec le moins de dégâts possible). Jusqu’aux deux tiers du long métrage, le réalisateur manie habilement discours social et thriller tendu. Hélas, une histoire de secret d’État plus feuilletonesque que l’affaire Karachi ruine tout, et la réflexion sur la valeur de l’éthique et de la morale s’égare alors dans les calanques pour une improbable chasse à l’homme. Attal, Cornillac et Seigner ont beau être impeccables jusqu’au bout, la tourmente annoncée n’est plus qu’un petit coup de mistral.Bande-annonce :