Cette semaine au cinéma, Julia Roberts revient avec son sourire ravageur dans Mange, prie, aime et le nouveau film de Rachid Bouchareb sort enfin, malgré la polémique Cannoise. Découvrez aussi le documentaire L'amour Fou, sur Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, ainsi que Simon Werner a disparu, encensé par les critiques. Choix numéro 1 : Mange, prie, aime, avec Julia Roberts et Javier Bardem. Synopsis : Adaptation du roman d’Elisabeth Gilbert, Mange Prie Aime. Après un divorce difficile, Liz Gilbert décide de prendre une année sabbatique et de changer de vie. Elle entame alors un périple initiatique qui va l’emmener au bout du monde et d’elle-même. Lors d’un voyage aussi exotique que merveilleux, elle retrouve l’appétit de vivre et le plaisir de manger en Italie, le pouvoir de la prière et de l’esprit en Inde, et de façon tout à fait inattendue, elle trouvera la paix intérieure et l’amour à Bali. L'avis de Première.fr : Même si le livre n’est pas terrible, la version cinématographique est réussie. C’est un peu "cheesy" et cliché, mais c’est un film Hollywoodien alors on n’est pas étonné par ça. Julia Roberts est… ben, c’est Julia Roberts comme on aime. C’est un plaisir de retrouver notre chère Pretty Woman pendant 2h13minutes. Peut-être que le livre manquait les beaux James Franco et Javier Bardem, et aussi les beaux paysages de Bali, de l’Inde et des rues de Rome ? Ca doit être ça car tous ces éléments sont agréables à regarder aussi. Alors, mangez, priez, aimez … et ne pensez pas trop – c’est un film pour se divertir, pour s’échapper à Rome et à Bali sans le prix d’un billet et de pouvoir se réfléchir sur nos vies en tranquille méditation.Bande-annonce : Choix numéro 4 : Simon Werner a disparu, de Fabrice Gobert, avec Ana Girardot, Serge Rabioukine... Synopsis : Mars 1992 dans une petite ville de la Région Parisienne. Lors d’une soirée bien arrosée, des adolescents découvrent dans la forêt un corps enfoui dans les broussailles. Quinze jours plus tôt. Au lycée Léon Blum, un élève de Terminale C, Simon Werner manque à l’appel. Des traces de son sang sont retrouvées dans une salle de classe. Fugue, enlèvement, suicide, meurtre ? Toutes les hypothèses sont envisagées par ses camarades. Quelques jours plus tard, une élève de la même classe est notée absente sans que ses parents sachent où elle est. Une jeune fille apparemment sans histoire et sans lien direct avec Simon.Le lendemain, un troisième élève, toujours de la même classe, disparaît à son tour… L'avis de Première.fr : L’idéal serait que le spectateur en sache le moins possible avant de voir ce film qui réussit un judicieux mélange des genres. La découverte d’un cadavre en forêt ouvre en effet le récit sur le mode du thriller, avant que des éléments de fantastique puis une approche plus réaliste des années lycée ne brouillent les pistes. La structure du récit, qui retourne en arrière à plusieurs reprises pour montrer les mêmes événements sous d’autres angles, évoque Elephant de Gus Van Sant. Mais le dispositif est ici utilisé à d’autres fins, en l’occurrence pour manipuler le spectateur, qui trouve à chaque relecture des faits de quoi remettre en cause ce qu’il croyait établi. Le risque de voir l’ensemble virer au procédé n’est pas toujours écarté, mais il est contrebalancé par deux atouts maîtres. D’une part, l’interprétation exceptionnelle de jeunes comédiens peu ou pas connus qui font sortir leurs personnages des clichés dans lesquels ils risquaient de s’engluer. D’autre part, l’attachement du cinéaste aux petits détails d’une époque qu’il a connue à l’âge de ses héros.Bande-annonce : Choix numéro 3 : Hors-la-loi, de Rachid Bouchareb, avec Jamel Debbouze, Roschdy Zem... Synopsis : Chassés de leur terre algérienne, trois frères et leur mère sont séparés. Messaoud s’engage en Indochine. à Paris, Abdelkader prend la tête du mouvement pour l’Indépendance de l’Algérie et Saïd fait fortune dans les bouges et les clubs de boxe de Pigalle. Leur destin, scellé autour de l’amour d’une mère, se mêlera inexorablement à celui d’une nation en lutte pour sa liberté. L'avis de Première.fr : Victime d’un buzz trop grand pour lui, Hors-la-loi n’est rien de ce que prétendait la rumeur. Ni le brûlot révisionniste censé faire de la police française le croquemitaine de l’émancipation algérienne, ni l’objet de controverses sur les agissements du FLN, ni le cobaye sacrificiel que la presse, à Cannes, prend parfois un malin plaisir à étriper vivant. Non, le vrai problème est ailleurs : dans la difficulté du film à exister par lui-même. La force relative de l’avant-dernier film de Rachid Bouchareb, Indigènes, tenait à un mélange de naïveté, d’inspiration, de casting futé et d’humanisme militant difficilement contestable. La naïveté est toujours là, l’inspiration s’est transformée en une certaine virtuosité (le massacre inaugural), mais le casting n’est que recyclage et l’humanisme se limite à une rédaction un peu trop scolaire sur le mode "Il y a du bon et du mauvais partout". À l’arrivée, il reste une tranche de cinoche joliment ripoliné, pas désagréable à suivre au demeurant mais néanmoins à des années-lumière du Il était une fois en Algérie, du Independence Now ou du Gangs of Sétif qu’un Leone, un Coppola ou un Scorsese auraient pu tirer de la même histoire.Bande-annonce : Choix numéro 4 : L'amour fou, de Pierre Thoretton, avec Yves Saint Laurent, Pierre Bergé... Synopsis : Les deux hommes se rencontrent en 1958. Chacun a trouvé l'homme de sa vie. Pour la première fois au cinéma, Pierre Bergé raconte 50années ardentes et tourmentées, de succès extraordinaires et de douleurs intimes. En 2008, après la disparition d'Yves, Pierre décide de se séparer de la collection d'art qu'ils ont passionnément réunie, dévoilant ainsi le fruit d'une quête permanente. Des jardins Majorelle à Marrakech au château Gabriel, en Normandie, l'intimité de deux hommes qui ont un peu changé notre monde... L'avis de Première.fr : À travers le regard franc et la voix calme de Pierre Bergé, via des documents d’archives exceptionnels agencés en un montage fluide et intelligent, c’est toute une vie, avec sa part de lumière et ses zones d’ombre, qui défile sous nos yeux. Et c’est passionnant. Que la réussite, si éclatante soit-elle, ne protège de rien, ce n’est pas un scoop. Mais la lucidité de celui qui reste, le portrait qu’il trace de son compagnon (doublé d’un autoportrait, certes pas très humble mais modeste à sa façon) nous rendent cette histoire universelle.Bande-annonce :