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L'un des grands noms du cinéma de genre italien est mort à 86 ans.

Il faudrait un livre pour évoquer la vie et les films d'Umberto Lenzi, et certainement pas une simple brève sur un site du cinéma. Le réalisateur italien est décédé aujourd'hui 19 octobre 2017 à l'âge de 86 ans. Au cours de sa carrière couvrant trois décennies, il s'est frotté à tous les genres, ce que les Italiens appellent filoni ("filons") : les films de cape et d'épée, d'espionnage, les péplums, les films de cannibales, les giallos, les westerns, et par dessus-tout le genre poliziottesco -ces polars italiens ultraviolents où flics corrompus et gangsters impitoyables se fusillent dans l'Italie des années de plomb.

Le CV de Lenzi, qui suivait les filoni et les modes transalpines dans le sillage de Sergio Leone, de Dario Argento, à part égale avec Enzo G. Castellari ou Ruggero Deodato, reste à défricher. On y trouve, entre autres, des classiques qu'on s'échangeait sous le manteau comme Cannibal Ferox (une copie de Cannibal Holocaust "interdite dans 31 pays", comme le clamait la jaquette de la VHS). Des poliziotteschi -c'est le pluriel du terme- hallucinants comme La Rançon de la peur (Milano odia: la polizia non può sparare, 1974) ou Brigade spéciale (Roma a mano armata, 1976) tous deux avec Tomás Milián. Mais aussi des nanars comme L'Avion de l'apocalypse (1980) ou un sous-Conan le Barbare comme Ironmaster, La Guerre du fer (1982). Oui, il faudrait un livre pour évoquer la vie et l'oeuvre de Lenzi -une biographie est parue en Italie en 2016- mais, en fin de compte, ses films racontent très bien son histoire à sa place : celle de tout le cinéma populaire italien de l'après-guerre.