Joker Joaquin Phoenix Smile
Warner Bros.

Le réalisateur de Very Bad Trip a su faire entendre ses idées aux studios pour avoir les mains libres sur cette réadaptation du méchant de Batman.

Depuis une dizaine d’années, les films de super-héros ont pris d’assaut le box-office et, par la même occasion, les salles obscures. A commencer par le titan Marvel, dont le cinematic universe entremêle toute une ribambelle de personnages en spandex jusqu’au récent point d’orgue, Avengers : Endgame. Et ce n’est pas fini puisque les studios ont déjà annoncé la phase IV de leur plan avec toute une tripotée de nouveaux films (et de héros) à venir.

Derrière Marvel talonne péniblement DC Comics, maison mère notamment de Batman, Superman et autre Justice League. Le studio peine à trouver sa direction artistique, en témoigne le Suicide Squad de David Ayer, charcuté par la production pour arriver à un divertissement tout public. Difficile pour DC de tirer son épingle du jeu malgré le succès de Wonder Woman en 2017. Pourtant, un film pourrait bientôt changer la donne pour le studio, un invité inattendu dans ce gigantesque jeu d’échecs qu’est le box-office… Son titre ? Joker.

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Attendu comme le messie ou presque, ce film centré sur la genèse du plus emblématique méchant de comics tous confondus a visiblement envie de se démarquer de ses confrères. Que cela soit en matière de technique, d’esthétique ou même scénaristique. En témoigne sa première bande-annonce qui avait révélé un style très seventies et crasseux, propre aux productions du Nouvel Hollywood et plus précisément les premiers films de Martin Scorsese.

Mais comment son réalisateur, Todd Philipps, l’auteur notamment de la trilogie Very Bad Trip, a-t-il réussi à fourguer un tel film à une époque où les blockbusters, et encore plus ceux consacrés aux super-héros, sont tous plus génériques les uns que les autres ? Dans son nouveau numéro, le magazine Empire revient sur le moment crucial lorsque le cinéaste a pitché Joker aux grands manitous de la Warner Bros, relayé sur les réseaux sociaux par un fan impatient de découvrir le film

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Tout commence à une soirée d’avant-première. Celle de War Dogs, comédie farfelue signée Phillips sur deux vendeurs d’armes, une pantalonnade à mi-chemin entre Very Bad Trip et Lord of War, portée par Jonah Hill et Miles Teller. Le réalisateur a alors une idée finaude : créer un nouveau label, le DC Black, qui adapterait des comics dans un univers sombre et rétro à l’image des films des années 70, se distinguant par la même occasion de l’univers DC Comics classique. Et même du Marvel Cinematic Universe (MCU).

"Je leur ai dit : ‘Laissez le Joker être l’étincelle qui allume la mèche’", explique le réalisateur au média américain. "Ensuite, faites venir plein de putains de bons réalisateurs pour continuer. Au lieu de continuer à vivre dans l’ombre de la bête MCU, faisons plutôt ce dont ils ne sont pas capables de faire." Todd Phillips n’a pas la langue dans sa poche, enchaîne : "L’énergie d’un acteur est différente dans les rues du Bronx comparée à si on avait fait ça sur fond vert, d’ailleurs je ne sais même pas comment on fait cette merde. Il n’y a pas de fonds verts dans mon film."


Prise de risque insensée, Joker va-t-il tirer son épingle du jeu ou, au contraire, s’attirer les foudres des fans purs et durs du bad guy au sourire de dément ? Surtout lorsqu’on sait que Todd Phillips s’est éloigné du matériel d’origine… La réponse bientôt dans les salles.

Le Joker avec Joaquin Phoenix n'est pas adapté d'un comics