Le Redoutable
StudioCanal

Quand Louis Garrel et Stacy Martin, nus comme des vers, critiquent la nudité gratuite à l'écran.
 

France 3 poursuit son cycle cannois. Après Parasite, de Bong Joon-Ho, et Happy End, de Michael Haneke, la semaine dernière, place en ce lundi soir à Everybody Knows, d'Asghar Farhadi, à 21h05, puis Le Redoutable, de Michel Hazanavicius. En parallèle, il y a aussi une douzaine de films des précédents festivals de Cannes proposés sur France.TV.

Première avait rencontré Michel Hazanavicius à l'occasion de la sortie du Redoutable, son biopic de Jean-Luc Godard., en septembre 2017 (n°419 avec Mark Hamill en couverture). Mi-portrait, mi comédie, le film est original. Son réalisateur s'amuse notamment à pasticher les idées cinématographiques de son modèle, de ses célèbres slogans à ses plans colorés en passant par fameux travellings. Il a aussi eu la bonne idée de jouer avec le concept de "nudité gratuite", en montrant ses deux acteurs principaux, Louis Garrel et Stacy Martin, en train de philosopher sur le sujet... alors qu'ils sont eux même à poil. Extrait.

Le Redoutable : portrait chinois de Godard

MAS(CUL)IN FEMININ
Plus que ses collègues de la Nouvelle Vague, Godard a décomplexé le cinéma européen vis-à-vis de la nudité à l’écran. Hazanavicius ne l’a pas oublié.
"Je ne suis pas fou des scènes de nu, je n’en filme pas en général. Quand je vois des acteurs feindre de faire l’amour à l’écran, je trouve ça gênant – sauf quand le sexe est le sujet même de l’histoire. Là, je ne pouvais évidemment pas l’éviter car la nudité est liée à la relation transgressive entre cette jeune bourgeoise, petite fille de François Mauriac, et son mentor révolutionnaire qui, à 37 ans, est déjà vieux. Je voulais toutefois que cette nudité ait un aspect pop et stylisé. Le film est globalement assez “désérotisé” et distancié sur la question. C’est un choix assumé. La première scène d’amour, en noir et blanc, très graphique, est ainsi une référence explicite à Une femme mariée. S’agissant du moment où Louis et Stacy, nus comme des vers, critiquent la nudité gratuite à l’écran, c’est une scène que j’ai en tête depuis vingt-cinq ans, et qui se trouvait être parfaitement adaptée au projet. J’étais hyper content de pouvoir enfin la placer !"

 

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