Oblivion
Universal

Ce blockbuster de Joseph Kosinski (Tron) reviendra ce soir sur NRJ12.

Alors qu'on attend toujours leur Top Gun : Maverick (repoussé en mai 2022 au cinéma), Tom Cruise et Joseph Kosinski reviennent à la télévision avec Oblivion.  Voici ce qu'en avait pensé Première lors de sa sortie, au printemps 2013.

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L'histoire d'OblivionSur une planète Terre devenue méconnaissable, la confrontation d’un homme avec son passé va le mener sur le chemin de la rédemption et de la découverte alors qu’il se bat pour sauver l’humanité de sa perte.2077 : Jack Harper, en station sur la planète Terre dont toute la population a été évacuée, est en charge de la sécurité et de la réparation des drones. Suite à des décennies de guerre contre une force extra-terrestre terrifiante qui a ravagé la Terre, Jack fait partie d’une gigantesque opération d’extraction des dernières ressources nécessaires à la survie des siens. Sa mission touche à sa fin. Dans à peine deux semaines, il rejoindra le reste des survivants dans une colonie spatiale à des milliers de kilomètres de cette planète dévastée qu’il considère néanmoins comme son chez-lui. Vivant et patrouillant à très haute altitude de ce qu’il reste de la Terre, la vie «céleste» de Jack est bouleversée quand il assiste au crash d’un vaisseau spatial et décide de porter secours à la belle inconnue qu’il renferme. Ressentant pour Jack une attirance et une affinité qui défient toute logique, Julia déclenche par sa présence une suite d’événements qui pousse Jack à remettre en question tout ce qu’il croyait savoir. Ce qu’il pensait être la réalité vole en éclats quand il est confronté à certains éléments de son passé qui avaient été effacés de sa mémoire. Se découvrant une nouvelle mission, Jack est poussé à une forme d’héroïsme dont il ne se serait jamais cru capable. Le sort de l’humanité est entre les mains d’un homme qui croyait que le seul monde qu’il a connu allait bientôt être perdu à tout jamais.

La critique de Première : Dire qu’on attendait beaucoup d’Oblivion serait exagérer, mais la perspective 1) d’un film de science-fiction 2) avec Tom Cruise 3) par Joseph Kosinski pouvait légitimement susciter la curiosité. Au final, si la science-fiction ne s’est pas enrichie d’un classique (loin s’en faut), on peut se satisfaire de celui-ci, ne serait-ce que parce qu’il est supérieurement illustré. On avait découvert Kosinski avec Tron, mais il confirme ici ses capacités d’excellent créateur d’univers. Après une guerre initiée par des envahisseurs, les terriens ont gagné, mais la planète est dévastée, et la population restante a trouvé refuge sur un satellite artificiel, tandis que des stations flottantes pompent l’eau pour la transformer en énergie. La quasi totalité du film tient dans cette hypothèse de départ, que Kosinski arrive à rendre vivante en quelques vignettes iconiques : la terre recouverte de cendres d’où émergent des fragments immédiatement reconnaissables, un appartement en plein ciel, plus quelques accessoires bien conçus comme un gyroscope volant, une moto pliable, une console de communication tactile… Le tout est spectaculaire et pourtant simple, réaliste et presque familier.

Les choses se gâtent avec le déroulé de l’histoire qui pourrait s’appeler “Des drones et des clones” (surtout des clones). Tom Cruise joue un des derniers humains chargés de la maintenance des drones qui veillent à la bonne marche des extracteurs d’eau. Il vit avec sa compagne (Andrea Riseboroug, très bien dans un rôle ambigu initialement proposé à Jessica Chastain), jusqu’au jour où il assiste au crash d’une capsule contenant des corps en hibernation. L’un d’eux est celui de Julia (Olga Kurylenko) qui éveille chez Jack les souvenirs d’une mémoire pas complètement effacée. Les apparences étant trompeuses, une série de coups de théâtre va révéler des vérités paradoxalement décevantes, parce qu’elles pillent sans se cacher une quantité de classiques de la SF qu’il serait vain de citer ici. Tom Cruise fait l’affaire sans problème, mais le script est le parent pauvre de ce film qui vaut surtout par sa mise en scène élégante, claire et sophistiquée. Kosinski a un bel avenir devant lui, à condition qu’il arrête l’écriture, ou qu’il trouve des bonnes histoires à adapter. Il est intéressant de noter que malgré la présence d’un réalisateur et d’un chef-opérateur tous deux specialistes de la 3D, Oblivion a échappé au procédé. L’effet d’immersion est avantageusement compensé par une bande-son stupéfiante, qui justifie à elle seule d’aller voir le film dans une salle équipée en Dolby Atmos.

 


Tout ce qu'on peut dire d'Oblivion sans le spoiler