Sergio avec Wagner Moura et Ana de Armas
Netflix

Wagner Moura et Ana de Armas sont les têtes d’affiche de ce portrait académique du diplomate Sérgio Vieira de Mello

Il y a deux bonnes raisons de se plonger dans ce premier long métrage de fiction de Greg Barker, découvert en janvier dernier au festival de Sundance. Ses deux comédiens principaux : les toujours impeccables Wagner Moura (le Pablo Escobar de Narcos) et Ana de Armas (A couteaux tirés), déjà tous deux à l’affiche récemment du Cuban network d’Olivier Assayas. Mais ces deux bonnes raisons sont hélas bien les seules.

Car Sergio rejoint la longue liste des biopics scolaires et maniérés incapables de se hisser à la hauteur des existences « bigger than life » des personnalités qu’ils ambitionnent de raconter. En l’occurrence ici le parcours d’un combattant de la paix, le brésilien Sérgio Vieira de Mello, nommé à la fin des années 90 à la tête du Haut- Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme par Kofi Annan. Avant que ce dernier ne l'envoie dans une mission périlleuse en Irak – juste après l’invasion du pays par les Etats- Unis de George W Bush, post 11 septembre – où il sera pris dans un attentat meurtrier.

Greg Barker raconte ici son ascension, ses faits d’armes (en Irak mais ausso au Kosovo, dans le Timor oriental…) et sa fin tragique à travers une succession de flashbacks et flashforwards qui traduisent d’abord et avant tout une incapacité à se saisir du sujet par- delà la simple compilation d’une succession d’événements. Un sentiment confirmé par le parti pris de Barker d’y adjoindre la romance très collection Harlequin vécue par ce père de deux enfants avec sa collègue, tiraillée entre son amour pour lui et la certitude qu’il finira toujours par sacrifier sa vie privée à sa mission de paix. Le destin de Sérgio Vieira de Mello est indubitablement aussi passionnant que hors normes. Mais pour le narrer, le documentaire que Barker avait lui- même signé sur le sujet en 2009 (primé à Sundance pour son montage) apparaît mille fois plus pertinent que cette fiction terriblement académique.