Retour sur le phénomène Sugar Man
ARP

Ce super documentaire musical revient ce soir sur LCP.

A l'occasion de la rediffusion de Sugar Man, ce soir sur LCP, nous republions notre interview de son réalisateur, Malik Bendjelloul, rencontré quelques mois avant son décès brutal, en 2014. A l'occasion de la sortie en DVD de son documentaire événement, il était revenu sur son succès au micro de Première.

Sugar Man : Le documentaire musical à ne pas manquer [critique]

PREMIÈRE : Sugar Man raconte le come-back inespéré de Sixto Rodríguez, un chanteur des sixtie soublié qui fut accueilli comme le Messie en Afrique du Sud à la fin des années 90. Mais là où l’affaire devient vertigineuse, c’est que le succès de votre documentaire lui permet désormais de jouer à guichets fermés un peu partout dans le monde...
MALIK BENDJELLOUL : Je pense que ça aurait fini par arriver tôt ou tard. Ses chansons sont tellement bonnes... Mais c’est bien que ça se passe aujourd’hui et pas dans dix ans. Rodríguez a 70 ans et assure encore sur scène. C’est un incroyable performeur.

Dans le film, quelqu’un dit que sa musique est au moins aussi importante que celle de Bob Dylan. C’est aussi votre avis ?
Oui. Je sais que ça peut paraître excessif de le comparer à celui qui est vraisemblablement le plus grand artiste de tous les temps, mais il faut avoir en tête le fait que Rodríguez n’a enregistré que deux albums quand Dylan, lui, en a sorti des dizaines. Si vous n’écoutez que les deux premiers disques de Dylan, des Beatles ou des Rolling Stones, alors je pense que la comparaison penche en sa faveur.

Sugar Man laisse en suspens une épineuse question, celle des royalties générées par la vente de ses disques en Afrique du Sud. Vous avez poursuivi l’enquête depuis la sortie du film ?
Non, le mystère reste entier. Trente ans de disques de platine dont Rodríguez n’a toujours pas vu l’ombre d’un centime...

Comment est-il perçu aujourd’hui chez lui, aux États-Unis ?
Il y enchaîne les concerts et a été invité dans les talk-shows de David Letterman et de Jay Leno. Il y a un an, il jouait à New York devant près de deux cents personnes. Pour sa prochaine date là-bas, à l’automne, ils seront vingt mille...

Depuis le carton de Sugar Man,vous devez être harcelé par les vieux chanteurs oubliés qui rêvent que vous leur consacriez un documentaire...(Rire.)
Non, ça va, j’ai échappé à ça !
Frédéric Foubert