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"Catherine me fascine", explique le réalisateur qui l'a engagée sur 7 films.

Depuis le mercredi 16 juillet, L'homme qu'on aimait trop, le dernier long-métrage d'André Téchiné, est diffusé dans les salles obscures. Le cinéaste français de 71 ans y dirige Adèle Haenel, Guillaume Canet et Catherine Deneuve, dans une reconstitution cinématographique de "l'affaire Le Roux", un fait divers qui avait passionné la France dans la fin des années 70. Pour le quotidien belge Le Soir, le réalisateur évoque sa collaboration avec la Grande Catherine, qu'il a déjà dirigée à sept reprises.

"Catherine me fascine, car c'est un sphinx que j'interroge. On a fait sept films ensemble mais pour moi, elle reste toujours aussi insaisissable", déclare le metteur en scène couronné de récompenses pour Les Roseaux Sauvages (1994). "Quand je dis 'moteur' et que je vois Catherine Deneuve jouer, je me fais beaucoup de souci, car je me demande si elle va arriver au bout de la prise tant elle est fragile. Elle n'a pas des automatismes de métier. Elle n'est pas du tout protégée par la carapace du savoir-faire. Elle est toujours sur le point de déraper", poursuit André Téchiné.Selon lui, malgré ses 70 ans dont 50 passés à jouer la comédie, la superbe ambassadrice de l'élégance parisienne a conservé "la grâce du débutant" : "C'est une artiste qui travaille dans le moment. Elle ne prépare pas, ne construit pas son personnage. Mais dans l'instant de la prise, elle fait un travail considérable, où elle s'expose, se met en danger. Parfois même, elle ne connaît pas son texte - il faut dire qu'il m'arrive de le changer au dernier moment - pour garder plus de liberté. C'est au fur et à mesure des prises qu'elle prend de l'assurance et de l'aisance."

L'histoire de L'homme qu'on aimait trop : 1976. Après l’échec de son mariage, Agnès Le Roux rentre d’Afrique et retrouve sa mère, Renée, propriétaire du casino Le Palais de la Méditerranée à Nice. La jeune femme tombe amoureuse de l’homme de confiance de Renée, Maurice Agnelet, un avocat de dix ans son aîné. Maurice a d’autres liaisons. Agnès l’aime à la folie. Actionnaire du Palais de la Méditerranée, Agnès veut vendre sa part de l’héritage familial pour voler de ses propres ailes. Une partie truquée siphonne les caisses de la salle de jeux. On menace Renée. Derrière ces manœuvres guerrières plane l’ombre de la mafia et de Fratoni le patron du casino concurrent qui veut prendre le contrôle du Palais de la Méditerranée. Tombé en disgrâce auprès de Renée, Maurice met en relation Agnès avec Fratoni qui lui offre trois millions de francs pour qu’elle vote contre sa mère. Agnès accepte le marché. Renée perd le contrôle du casino. Agnès supporte mal sa propre trahison. Maurice s’éloigne. Après une tentative de suicide, la jeune femme disparaît à la Toussaint 1977. On ne retrouvera jamais son corps. Trente ans après, Maurice Agnelet demeure l’éternel suspect de ce crime sans preuve ni cadavre. Convaincue de sa culpabilité, Renée se bat pour qu’il soit condamné...