La comédie dans les arcanes de l'institution européenne revient en grande forme, pour aller titiller le cirque de la Commission. Jubilatoire.
Le saviez-vous ? Il y a des Élections européennes qui arrivent en France, en juin 2024 ! Le moins qu'on puisse dire, c'est que le scrutin ne provoque ni frénésie ni passion. Tout le contraire de la saison 3 de Parlement, qui arrive ce vendredi sur France.tv. Dix nouveaux épisodes dans les coulisses du mille-feuille administratif bruxellois, qui prouvent que Parlement est bien l'une des séries françaises les plus "bingeables".
Après avoir vaincu la machine bureaucratique, Samy (Xavier Lacaille) est désormais un vieux de la vieille du Parlement, qui lorgne sur l'étage du dessus : la Commission européenne. Mais l'organe exécutif de l'Europe est un pouvoir difficile à conquérir et Samy va l'apprendre à ses dépends.
Après deux premières saisons drôlement intelligentes, Noé Debré repart pour un tour dans le labyrinthe des institutions. Avec toujours autant de malice, le créateur et scénariste croque les excès et aberrations de la politique commune, en appuyant avec une jubilation communicative le trait des caricatures (les Allemands sont les méchants, froids et manipulateurs, obsédés par les déficits). Le portrait a beau être hilarant d'absurdité, il n'en demeure pas moins bienveillant. Parlement parvient ainsi à faire passer tout un amour de l'Europe à travers sa folie administrative... ce que les vrais politiques n'ont jamais réussi à transmettre.
Au fil de petits stratagèmes politico-tactiques particulièrement malins, quelque part entre House of Cards et Borgen, la série insuffle une dose de second degré qui se moque en permanence de l'incongruité d'un système qui marche sur la tête. On a constamment un petit sourire aux lèvres, amusé par la vaudeville qui se joue dans les arcanes de l'Europe, tandis que la série questionne, réellement, la place de la représentation populaire (les députés) dans la mise en place d'une politique européenne (par la commission) ou la difficulté du compromis dans une administration aux intérêts tellement divers.
C'est drôle et pertinent. Et ce n'est pas pour rien si Parlement a été sacrée Meilleure série (en 26 minutes) au dernier Festival de La Rochelle. Et en plus c'est gratuit, sur France.TV.
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