Monsters at Work
Disney

Le quotidien de l'usine de Monstropolis racontée dans la nouvelle série de Disney Plus a beau être coloré, il n'est pas très passionnant.

Si Monstres et Cie (2002) est l'un des meilleurs Pixar jamais produits par le studio, la franchise peine à capitaliser sur la tendresse que génèrent encore Bob et Sully chez beaucoup d'entre nous. Monstres Academy (en 2013) a été un vrai ratage, empêchant la saga de s'étendre au cinéma. Alors c'est à la télévision que la mythologie de Monstropolis espère s'étoffer. Monsters at Work débarque aujourd'hui sur Disney Plus pour plusieurs semaines (la saison 1 compte 10 épisodes). Un sympathique cartoon qui nous emmène dans les entrailles de Monsters Inc., la fameuse usine du film original, pour installer Bob et Sully à la tête d'une "workplace" comédie à l'ambition familiale, voire même un peu enfantine.



L'idée derrière Monstres et Cie : Au travail (de son titre VF) est pourtant riche et prometteuse : reprendre l'histoire exactement là où on l'avait laissée, à la fin de Monstres et Cie. Après avoir déjoué le complot du directeur Waternousse, l'usine de terreur s'est reconvertie en usine à rires. Ce sera désormais le doux son de l'hilarité d'un enfant qui alimentera la ville en énergie. Une transition pas franchement évidente, quand on est habitué depuis tant d'années à faire flipper les marmots... D'ailleurs, le fraîchement diplômé Tylor Tuskmon, entraîné pour devenir une terreur d'élite, se retrouve tout à coup obsolète, avec ses dons de monstres à faire peur. Plus de "Scare Floor", le voilà envoyé dans les sous-sols du bâtiment, rejoignant la team loufoque des mécaniciens de l'équipe d'entretien et dépannage...

Au fil des deux premiers épisodes, Monsters at Work plante donc ce décor coloré, peuplé de créatures poilues, cornues ou dégoulinantes. La série prend un malin plaisir à explorer le bestiaire de Monstres et Cie, en dévoilant une toute nouvelle galerie de personnages amusants, chargés de faire tourner l'usine. C'est fun et on apprécie toujours croiser en route de vieux copains comme Bob, Sully ou Célia . Sauf qu'après une heure, on se demande bien ce que Monsters at Work a à nous raconter de plus. Comme le dit le titre hexagonal avec une clarté édifiante, on regarde les monstres de Monstropolis Au travail. Et ensuite ?

Monsters at Work
Disney

Pas grand chose. Faire des terreurs de Pixar des employés de bureau dans une ambiance à la The Office avait tout d'une bonne idée. Mais l'humour déployé peine à s'adresser aux adultes, même si le script esquisse vaguement en sous-texte un plaidoyer sur le difficile mais nécessaire effort de transition énergétique (écologique, en ce qui nous concerne). Sans jamais réussir à capturer tout à fait le charme de l'original, ce gentil dessin animé plein de bons sentiments, qui fleure bon l'heure du goûter, s'échine à mettre en avant des versions moindres des stars de la franchise. Tyler, Fritz et Val ont été pensés avec les meilleures intentions, mais sont loin d'avoir le truc en plus de Bob et Sully... qu'on finit par chercher le plus souvent possible, alors qu'ils sont censés n'être que des personnages secondaires cette fois.

Pas de quoi hurler de peur non plus. Monsters at Work n'est pas Monstres Academy. Bien mieux construit, bien plus intelligent, il recèle quelques bons moments qui enchanteront sans aucun doute les amoureux de Pixar... Et peut-être qu'avec le temps, cette série sur Monstropolis réussira à trouver le bon ton.