Canal +

Le réalisateur a profité de sa Carte blanche sur Canal + pour pousser un nouveau coup de gueule contre le financement du cinéma français.

"C'est une carte rouge, parce que j'ai trop la haine." Dès les premières secondes de sa Carte Blanche, une pastille du Grand Journal de Canal + (une vidéo à retrouver en cliquant ici), Joann Sfar donne le ton de ce qui va être un règlement de comptes en règle. 

Le réalisateur de Gainsbourg, vie héroïque se lâche en évoquant ses projets ciné contrariés par les financiers. "J'ai fait La Fiancée de Frankenstein, j'ai fait un film avec des monstres qui se passe dans la forêt, j'ai fait un truc avec des nanas vampires qui volent (...) Non je n'ai pas pu faire tout ça parce qu'à chaque fois que je veux faire un film avec les monstres, on me casse ce qu'on appelle les couilles et qu'on a pas le droit de dire à la télé", lance-t-il ainsi.

Fortement énervé qu'on "ne le laisse pas faire de films de monstres", il poursuit en s'attaquant aux films qui ont les faveurs des producteurs actuellement : "Vous me gonflez avec vos comédies familiales. Vous me gonflez avec vos films socio. (...) Il y a toujours les mêmes acteurs en train de parler de leur ménopause dont je n'ai rien à foutre." Sa seule envie actuellement : "faire des films de monstres" car "le public est là. "C'est juste les financiers qui doivent aller s'acheter des couilles." 

>>> Joann Sfar : "Il faut changer l'image du cinéma français"

Ce problème de financement du cinéma français, Joann Sfar l'a également évoqué il y a quelques jours dans un entretien qu'il nous a accordé." J’ai toujours été accueilli avec bienveillance et curiosité avant de recevoir le conseil de faire autre chose. C’est sans raison, sinon la peur que le public français ne soit pas là. (...)Quand je propose un film avec des vampires, on me dit « fais plutôt autre chose parce que ça ne marchera pas. » C’est une attitude générale agaçante parce qu’elle n’a aucun sens. Même l’argument économique ne tient pas. J’utilise très peu de numérique", confiait-il ainsi.