Titre original Donald Trump-America First
Date de sortie 14 mars 2018
Durée 82 mn
Réalisé par Claus Drexel
Scénariste(s) Claus Drexel
Distributeur Diaphana Distribution
Année de production 2017
Pays de production France
Genre Film documentaire
Couleur Couleur

Synopsis

En novembre 2016, les États-Unis s’apprêtent à élire leur nouveau président. Claus Drexel effectue une plongée au coeur de l’Arizona, à la rencontre des habitants d’une petite ville traversée par la Route 66, les héritiers cabossés du rêve américain qui livrent leurs espoirs et leurs craintes...

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Critiques de America

  1. Première
    par Damien Leblanc

    Après Au bord du monde, où il donnait la parole aux sans-abri qui peuplent le Paris nocturne, Claus Drexel est parti à la rencontre des habitants de Seligman, petite ville d’Arizona traversée par la route 66, au moment où l’Amérique s’apprêtait à élire Donald Trump. En écoutant attentivement ces citoyens ordinaires que la caméra ancre au cœur de paysages mythiques, le cinéaste dresse le fascinant portrait de rednecks cernés par la désertification et la peur du déclassement. À l’aide de grands angles virtuoses, d’authentiques personnages de western prennent ainsi vie sous nos yeux : un jeune chauffeur qui ingurgite des bières plus vite que son ombre, une mamie armée jusqu’aux dents qui a connu plusieurs guerres… Leurs témoignages endurcis mais sincères rendent intelligibles des idées qui semblaient stéréotypées au premier abord ; convaincus que les armes à feu permettent de se protéger les uns les autres plutôt que d’accentuer la violence, ces électeurs ont logiquement été sensibles au retour de la grandeur américaine vantée par Trump. Et si l’on entend régulièrement la voix des deux candidats, Donald Trump et Hillary Clinton, leur visage n’apparaît jamais, habile manière de faire du peuple du Far West le vrai héros du film. America évite donc soigneusement de juger ses personnages et préfère retranscrire la nostalgie d’une époque révolue. Car ces montagnes Rocheuses aux allures éternelles ne pourront plus ignorer longtemps les mutations climatiques et politiques à venir. C’est cette vulnérabilité face aux assauts du temps que saisit magistralement Claus Drexel dans ce bout d’Amérique qui devient le temps de 82 minutes le centre de toutes nos préoccupations.