Toutes les critiques de The Circle

Les critiques de Première

  1. Première
    par Frédéric Foubert

    Emma Watson versus les réseaux sociaux. Dans The Circle, James Ponsoldt (The Spectacular Now) s’attaque aux nouvelles technologies et tente d’updater The Truman Show en appliquant au classique satirique de Peter Weir les codes d’une dystopie young adult. Emma Watson joue ici l’héroïne au cœur pur, propulsée au centre de l’arène et qui va se battre pour changer le système de l’intérieur. Soit Mae, une jeune fille bien sous tous rapports, sorte de Katniss next door, qui jongle avec les factures à payer et s’occupe le week-end de son adorable papa atteint d’une sclérose en plaques (Bill Paxton, touchant dans sa dernière apparition à l’écran). Une vraie opportunité d’ascension sociale (et la possibilité de bénéficier d’une couverture santé) s’offrent soudain à elle quand elle se fait embaucher par The Circle, une tech company de la Silicon Valley dirigée par un simili Steve Jobs à la tchatche et à la bonhomie irrésistibles (c’est Tom Hanks, toujours aussi adorable, même en faux gentil). La mise en place du film est plutôt réussie, sarcastique mais pas trop, assez espiègle dans sa caricature des mœurs faussement cool et légèrement concentrationnaires des entreprises des environs de San Francisco. Tout s’effondre quand le film essaye de passer aux choses sérieuses, et qu’Emma Watson devient l’enjeu d’un Loft Story pour millenials, où sa vie est scrutée et commentée par les internautes 24 heures sur 24. Ponsoldt et Dave Eggers (auteur du roman originel et co-scénariste) font mine de s’indigner de l’intrusion des Big Brother du net dans nos vies privées, tout en expliquant que, hey, c’est la modernité, faut s’adapter si tu veux pas crever. A moins qu’on n’ait rien compris ? La morale du film est en fait aussi confuse que l’intrigue elle-même, qui sacrifie deux personnages importants en cours de route (la bonne copine Karen Gillan et le rebelle joué par John Boyega) avant de les faire réapparaître dans les dernières minutes, au moment où on avait fini par les oublier. Ce qui témoigne soit d’une production compliquée, soit d’un j’m’en foutisme total. Message incompréhensible, défauts de fabrication… Un circle vicié.