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Voici les films préférés de Première, par ordre croissant.(NB : nous, nous n'avons pas vu Le Réveil de la force)

10 – The Walk, rêver plus haut de Robert Zemeckis

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Trente ans tout rond après Retour vers le futur, le grand Bob Zemeckis continue de « rêver plus haut » et raconte l’exploit funambule de Philippe Petit, l’homme qui marcha entre les tours jumelles du World Trade Center. Trop de postiches seventies ? Trop de chromos franchouillards ? Les maigres réserves s’évanouissent pendant la dernière demi-heure du film : entre prouesse technique (inouïe) et expérience sensorielle (époustouflante), un sommet de poésie. Vertigineux, oui.
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9 – Belles familles de Jean-Paul Rappeneau

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Un film tous les dix ans. A chaque fois un chef d’œuvre de vitesse, de mouvement et d’élégance. Ici, une histoire de bourgeoisie provinciale, d’héritage et d’infidélité jouée par une troupe d’acteurs intergénérationnelle (Amalric et Dussolier, Gilles Lelouche et Karin Viard) devient le prétexte à un petit traité sur les familles du cinéma français. Rappeneau, où le point de convergence de toutes les chapelles, le lieu unique où la Nouvelle Vague, la comédie de papa, le mélo vintage réussissent à cohabiter. Depuis la disparition de Resnais, plus personne ne sait faire du cinoche comme ça. Plus personne sauf Rappeneau.
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8 – Hacker de Michael Mann

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On a bien un problème avec Chris Hemsworth (trop mou et sans classe) et la beaufferie mannienne apparaît de manière un peu trop évidente (le héros casse la gueule du méchant puis retrouve la fille dans son lit). Mais si on additionne le segment Hong Kong, le moment où il capte le dernier souffle de Viola Davis et, surtout, cette incroyable poursuite finale (inspirée par Les Loups de Hideo Gosha), Hacker contient plus de cinoche que 90% de ce qu’on a vu cette année. Certainement pas le meilleur Michael Mann, non. Mais le thriller le plus jouissif de 2015. Avec les plus beaux plans de LA et sans doute la meilleure scène de flingage. Un bon numéro 8.
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7 – Les Nouveaux sauvages de Damian Szifron

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Débarqué de nulle part (en fait, d’Argentine), l’inconnu Damian Szifron réinvente le genre ringard du film à sketchs à coups de vignettes allumées, incendiaires, qui brassent Chuck Jones, les frères Coen, le Spielberg de Duel et Dino Risi. Première adore, Hollywood aussi : le prochain taf de Szifron sera d’écrire l’adaptation ciné de L’homme qui valait trois milliards pour Mark Wahlberg. On sera au premier rang.
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6 – Birdman d’Alejandro Gonzalez Inarritu

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S’il n’était que le tour de force technique revendiqué, Birdman ne figurerait peut-être pas dans ce top. Sur le terrain de la mise en scène, la virtuosité du petit film allemand Victoria, vrai plan séquence de 2h14, se pose là. Mais l’expérience visuelle d’Inarritu n’est que l’écrin d’un voyage mental passionnant dans la psyché d’un comédien - incarné par un acteur qui joue pratiquement son propre rôle (Michael Keaton) et réfléchit sous nos yeux aux aléas de sa carrière. Et plus largement à l’acting, l’entertainment et finalement le sens de la vie. Impressionnant. 
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5 – Inherent Vice de Paul Thomas Anderson

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Insensible aux modes, au mépris de l’Académie, aux spectateurs qu'il laisse de plus en plus nombreux sur le carreau, Paul Thomas Anderson poursuit l’un des destins de cinéma les plus fascinants et impérieux de l’époque. 2h30 de comédie néo-noire, touffue et entêtante, mélancolique et sexy, granuleuse à souhait. Passée sous le radar. Pas aussi bien accueillie qu’elle aurait du. Un futur classique, si vous voulez notre avis.
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4 – It Follows de David Robert Mitchell

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Fait peur ? Oui. Fait mieux que peur ? Oh que oui ! Comme Under the Skin l’an dernier, voici l’alternative chic et arty aux films d’horreur sous vide estampillés Blumhouse. A voir aussi, surtout, en double programme avec The Myth of the American Sleepover, le premier long de David Robert Mitchell, autre teen-movie tout aussi cotonneux, anxieux, d’une splendeur plastique renversante. Dans tous les cas, une affaire à suivre.
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3 – Vice Versa de Pete Docter et Ronnie Del Carmen

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Ce n’est pas que parce qu’on a pleuré comme rarement au cinoche que Vice Versa est en troisième position dans ce top, juste avant deux chefs d’œuvre écrasants. Derrière un principe hautement conceptuel et l’enchantement visuel pixarien se cache une œuvre  d’une intelligence humaine époustouflante. Terrassante. Flippante aussi : on peut voir Vice Versa comme la métaphore révélée d’une entreprise dont le business depuis 80 ans repose sur la manipulation des émotions de l’humanité.  
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2 – Sicario de Denis Villeneuve

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On avait rarement vu une telle conjonction de talents - d’écriture, de mise en scène, de filmage, d’acting, de composition musicale – de surcroit au service d’un fantasme de cinéma longtemps resté inassouvi : réaliser le parfait film de cartel (et donner au passage à Benicio Del Toro le rôle pour lequel il est né). Et on ne parle pas que de 2015. Mais Sicario est bien plus que le nouveau film sur la guerre de la drogue. Odyssée ténébreuse, épreuve morale accablante, grand traité de géopolitique coexistent dans ce thriller étouffant mais sublime, d’une noirceur désespérante et d’une poésie déconcertante. Un chef d’œuvre instantané qui aurait dû être numéro 1 sans le retour d’un certain Max…
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1 – Mad Max Fury Road de George Miller

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Max vient donc poser ses pneus cradingues, son blouson de cuir et ses cheveux sales tout en haut de notre top de l’année. Un film dégénéré qui lâche ses rushs de déviance pure, un manifeste contre-culturel un peu Z (oui, on pense au guitariste lance-flamme) mais aux visions dantesques. Comme toujours chez Miller, il y a la portée mythologique du scénar, la viscéralité de l’action et l’obsession du mouvement, de la vitesse (tiens comme chez Rappeneau). Mais porté ici à un point d’ébullition qui produit autre chose que du fun. Si Fury Road est numero uno, c’est parce qu’il redéfinit une esthétique SF et touche du doigt le Valhalla. Plus qu’un prototype, une idée de cinéma. Un nouveau standard. Un classique ? Rendez-vous dans 10 ans.
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