G.I. Joe : Conspiration
Paramount

Fin 2012, Première rencontrait l'équipe de G.I. Joe 2, de retour ce soir sur C8.

Rencontrés à Los Angeles, Jon Chu, réalisateur, et Lorenzo Di Bonaventura, producteur de G.I. Joe : Conspiration, évoquent sans détours les secrets de fabrication de leur actionner, repoussé de neuf mois pour le convertir en 3D.

Pourquoi la conversion 3D ?
Jon : La conversion 3D a été une décision de la Paramount. A la base, on n'avait pas le temps ni l'argent de tourner en 3D. Ils ont pris la décision de mettre G.I. Joe en relief un mois avant la sortie... J'étais choqué. Ca a été difficile mais on a dû négocier pour pouvoir faire une conversion propre. Inconsciemment j'ai tourné le film en 3D, en privilégiant les plans longs et larges. Après avoir fait Never Say Never [NDLR : le concert de Justin Bieber] et Sexy Dance 3, ça doit être devenu un réflexe de mon cerveau.
Lorenzo : Ca a été un choc, dans un premier temps, de les voir revenir sur leur décision. Si c'est une question d'argent, de bénéfices supplémentaires  ? Bien sûr. Ici, tout est est une question d'argent.

Le film sort le 29 mars aux Etats-Unis (et le 27 mars en France). La conversion en est où ?
Lorenzo : Le film n'est pas terminé. On est toujours en train de fignoler la conversion, plan par plan. Dans la séquence que l'on vous a montrée [NDLR : une scène où deux ninjas se battent, puis un fight impressionnant le long d'une falaise], il y a encore des choses qui ne me plaisent pas. Si la 3D te donne mal à la tête, c'est la faute aux réalisateurs. C'est à eux d'adapter leur mise en scène au relief. On ne peut pas convertir n'importe quel montage à la 3D.
Jon : Tu veux voir les pecs de The Rock te jaillir au visage ou pas ? On est encore en plein boulot. Globalement, l'idée c'est vraiment de mettre en relief les éléments qui ont une importance en termes de storytelling visuel : détacher les flocons d'une tempête de neige, les shurikens lancés par un ninja, etc. Ca permet aussi de corriger des défauts de profondeur de champ et de mettre en avant des parties de l'image même - surtout - si elles n'ont pas de sens côté optique.

G.I. Joe : Conspiration, chef-d'oeuvre d'action ou nanar ? [critique]

Vous avez rajouté des scènes avec Channing Tatum ?
Jon : Ahah, non, il n'y a pas plus de Channing Tatum. Ce n'est qu'une rumeur. Pas de scènes rajoutées ou changées, à part quelques secondes par-ci par-là.
Lorenzo : On ne voit même pas Channing dans la nouvelle bande-annonce. La preuve.

Le film a été tourné en pellicule. Pourquoi ?
Jon : On ne voulait pas de visuel en plastique brillant. Je voulais vraiment qu'on sente la crasse plutôt que le plastoc. Stephen Windom, le directeur de la photographie, m'a dit alors "pourquoi tu ne tournes pas en pellicule ?" C'est aussi comme ça qu'il a shooté Fast & Furious 5. A l'ancienne. Tourner en pelloche, visionner les rushes sur projecteur, c'était vraiment une version romantique d'un tournage. En fait, je voulais mettre mes jouets dans la boue et dans le sable, les salir, les casser, les démembrer - enfin, pas trop, G.I. Joe 2 est classé PG-13.
Lorenzo : Je ne suis pas encore persuadé que le numérique remplace encore à 100% les capacités de la pellicule. Parfois le rendu numérique est trop vrai, et donne encore plus une sensation de fausseté. J'ai vu Le Hobbit : Un voyage inattendu en HFR. Mais je n'ai pas aimé le film pour sa qualité générale, donc je ne me suis pas intéressé à son côté technique. Il faudra que je le revoie pour juger de la chose.
Propos recueillis par Sylvestre Picard