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Rencontre avec le créateur de la nouvelle version de La Belle et la Bête.

« Malgré sa complexité visuelle, La Belle et la Bête est en fait le film le plus simple que j’aie jamais tourné, en grande partie grâce à ses acteurs. »

REVIEW - La Belle et la Bête atteint des niveaux jamais vus dans le cinéma français

Vincent Cassel : élégance et décadence
« Vincent Cassel était le seul mec en France qui pouvait jouer à la fois un prince décadent et une bête. Si j’avais décidé de prendre quelqu’un d’autre, ça n’aurait pas été le même film. Même si pendant 75% du temps il est derrière le masque de la Bête, on sait que c’est lui, on le reconnaît à sa façon de parler, ses yeux, son regard bleu. Et puis ce côté à la fois arrogant, agaçant, cyclothymique qui est la marque de Vincent, on ne peut pas faire abstraction de ça. Quand on dépeint une Renaissance décadente, sensuelle où ces gens ne pensent qu’à flirter, à chasser et à tuer des animaux, qui mieux que Vincent peut incarner ça ? Pour moi, la Bête, justement parce qu’elle n’a pas une tête ordinaire, compense par ses tenues, sa façon de parler, de se déplacer. Tout doit suggérer une certaine noblesse, et ça passe par le contrôle des gestes et des manières. Là aussi, Vincent qui a débuté en étudiant le métier du cirque et notamment le mime, était parfait pour ça. C’est quelqu’un qui insuffle un caractère instable à ses personnages, tout en leur prêtant une très grande élégance de mouvement. »

Vincent Cassel : "Sur La Belle et la Bête, c’était difficile de juger de mon pouvoir de séduction"

Léa Seydoux : naturel et sophistication
« Léa Seydoux a quelque chose dans sa façon d’être, de bouger, qui est à la fois contemporain et éternel, classique, naturel et sophistiqué. Ca me semblait là aussi très évident qu’elle joue Belle, d’autant qu’une des choses qui nous distingue du Cocteau c’est qu’elle est réellement le personnage central du film. Léa est arrivée très vite sur le film alors qu’elle est pointue dans ses choix, et c’est là que j’ai découvert qu’elle avait un rapport très fort aux contes de fées, et en plus, spécifiquement à la Belle et la Bête. Je ne le savais pas quand je lui ai proposé le projet, ça fait partie de ces heureux hasards. Il se trouve qu’elle aspirait vraiment à ça. En fait Léa s’est déplacée à l’intérieur de cet univers mi construit mi virtuel avec une aisance qui était pour nous insensée. Le premier jour de tournage, je l’ai vu arriver, porter son costume, incarner le personnage, j’étais avec mon chef op, on regardait dans le combo en faisant « waouh, ah ouais… » Il n’y avait pas eu de période d’adaptation, rien, elle était de plain-pied dedans, je n’avais jamais vu ça. »
Propos recueillis par Gérard Delorme

EXCLU - Léa Seydoux : « J’espère que La Belle et la Bête va venir combler notre manque de magie et de merveilleux »

La Belle et la Bête de Christophe Gans avec Vincent CasselLéa Seydoux et André Dussollier, est aujourd'hui dans les salles. Interview du réalisateur :