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Président du jury d’Un Certain Regard, Emir Kusturica ne se doutait pas qu’il allait tomber sur notre photographe Matthew Frost au moment du petit dej. Véritable couteau suisse, il en a même profité pour le soumettre à une interro surprise.Par Matthew FrostMatthew Frost : Vous êtes là jusqu’à quand ?E.K. : Je suis président d’Un Certain Regard cette année, donc je reste tout le festival.Vous êtes président d’un jury chaque année, ou quoi ? E.K. : Non, mais c’est l’impression que ça donne, n’est-ce pas ? Comme s’ils se disaient « qu’est ce qu’on va bien pouvoir faire de lui cette année ? Comment on va le ramener ? »Vous avez gagné la Palme, été président du jury de la compétition officielle… C’est dur de faire mieux.Je sais, on ne peut que redescendre ! Je me sens rétrogradé (rires). Est-ce que le festival est toujours aussi important qu’avant ?Oui, notamment pour des réalisateurs du Kazakhstan à qui on donne une chance de montrer leur film et de le promouvoir. Cannes a été primordial pour moi, par exemple, c’est grâce au festival que je me suis fait remarquer, jusqu’à remporter la Palme d’or. Cannes est aussi important car il s’agit du seul événement capable de rivaliser avec les Oscars.Pas comme Sundance…Sundance, c’est pour permettre à Hollywood de se sentir plus européen !« Regardez, on peut aussi être intelligent parfois ! ». Sinon, ça consiste en quoi d’être président du jury d’Un Certain Regard ?C’est une section un peu plus arty, ce que j’apprécie. Je dois voir 25 films qui ont été choisis parmi 25 000… Les sélectionneurs m’ont mâché le travail. Je viens ici et je prends ma dose de cinéma pour l’année.Quel est votre prochain film ?Je fais Pancho Villa avec Benicio Del Toro.C’est un scoop ?Je crois, oui.Photo de Matthew Frost