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1. Terrence Malick absent mais incontournable.

La présentation de Knights of Cup, dernier opus malickien, excite la planète cinéphile malgré un premier passage mitigé par la case Festival de Berlin en février. Episode final d'une trilogie entamée avec Tree of Life, ce portrait d'un scénariste en pleine crise existentielle ne devrait pas réconcilier les "pro" et les "anti" Malick. N'empêche. Le fait de programmer la trilogie (Tree of Life, À la Merveille, Knights of Cup) a du sens et permettra peut-être à certains de revoir (à la baisse ou à la hausse) leur jugement sur le cinéaste américain le plus secret et le plus fascinant du moment.

2. Michael Bay superstar

Contrairement à Malick, dont il est une sorte d'antithèse complète, Michael Bay honorera de sa présence les planches deauvillaises pour un hommage explosif. Roi de l'entertainment avec ses blockbusters survitaminés (Armageddon, Bad Boys, Transformers), le réalisateur de The Rock (qui n'a pas envie de revoir ce film d'action ultime ?) montrera sûrement, sinon le film terminé, au moins des images de son très attendu 13 hours.

3. Keanu, Orlando, Ian et les autres

Qui a dit qu'il n'y avait plus de stars à Deauville ? Keanu Reeves, qui fait un joli come back dans Knock Knock après quelques années d'errance, va recevoir un hommage bien mérité, alors que se profile la sortie (en janvier) du remake de Point Break. Remis en selle par la trilogie du Hobbit, Orlando Bloom sera lui aussi honoré, de même que son partenaire, le vénérable Ian McKellen. On n'oublie pas Michael Shannon et Dane DeHaan, tous deux présents pour défendre respectivement 99 homes de Ramin Bahrani, implacable film sur la crise économique, et Life d'Anton Corbijn, double portrait de James Dean et du photographe qui a assisté en direct à sa naissance en tant que star.

4. Une compétition relevée

En quelques éditions, la compétition de films indépendants américains a acquis une jolie réputation. Il ne devrait pas en être autrement cette année avec, notamment quelques pépites "sundanciennes" : outre 99 homes, Dope de Rick Famuyiwa et Cop Car de Jon Watts (l'homme qui va réaliser le nouveau reboot de Spider-Man) devraient séduire les amateurs de sensations fortes. Même chose s'agissant de Green Room de Jeremy Saulnier, présenté cette année à La Quinzaine des Réalisateurs. Ce thriller horrifique qui met aux prises une bande de jeunes apeurés et des skinheads déterminés confirme les capacités du réalisateur de Blue Ruin à installer des atmosphères irrespirables.

5. Sicario en point d'orgue

Le chef d'oeuvre de Denis Villeneuve, remarqué en compétition à Cannes, clôturera en beauté cette 41ème édition. Plongée au coeur de la lutte contre les narco-trafiquants à la frontière du Mexique, Sicario mutiplie les scènes iconiques (un debrief en tongs, une scène de poursuite sur autoroute...) et offre à Benicio Del Toro un rôle inoubliable d'une ambiguïté fascinante. Film d'action, film politique, film de monstre, Sicario est l'incontournable de la rentrée.

Christophe Narbonne (chris_narbonne)