Neil Gaiman révèle avoir saboté lui-même un projet de film Sandman

"C’était le pire script qu’on m’ait jamais envoyé".

L’adaptation de Sandman en série cartonne actuellement sur Netflix, avec la bénédiction de son créateur, Neil Gaiman, qui fait partie des producteurs exécutifs. Mais ce n’était pas gagné d’avance. Les romans graphiques de l’auteur britannique sont parus entre 1989 et 1996, et les tentatives de le porter à l’écran avaient toutes capoté jusqu’ici. 

Dans un entretien accordé à Rolling Stone, Gaiman a même révélé qu’il était directement impliqué dans l’abandon d’un projet de film Sandman à la fin des années 1990. Une adaptation qui était pilotée par le producteur Jon Peters, un personnage haut en couleur d’Hollywood qui a récemment été incarné par Bradley Cooper dans Licorice Pizza. Entre ses mains, Sandman devenait un film d'action décervelé, avec même des araignées mécaniques géantes, une étrange obsession de Peters qui verrait finalement le jour dans Wild Wild West. 

"Mais le plus important, c'est que Lucifer, Morpheus et le Corinthien étaient des triplés", raconte Neil Gaiman. "C'était une famille de frères, et il y avait une course entre eux pour savoir qui aurait le casque, la poche de sable et le rubis à minuit en 1999, avant que le nouveau millénaire ne commence. C'était l'intrigue (...) J’ai envoyé le script à Ain’t It Cool News, qui à l’époque était lu par les gens. Je me suis demandé ce qu’ils allaient penser de ce script qu’on leur envoyait anonymement. Et ils ont écrit un article fabuleux expliquant que c’était le pire script qu’ils avaient jamais reçu. Et tout à coup, ce projet de film a été enterré". 

Et Neil Gaiman de raconter un coup de fil du bureau de Jon Peters, à qui il expliqua qu’il n’y avait rien à sauver dans ce scénario. "Je n’ai absolument rien aimé dedans. Ce n’était pas seulement le pire script de Sandman. C’était le pire script qu’on m’ait jamais envoyé".

D’autres projets d’adaptation au cinéma sont ainsi tombés à l’eau, jusqu’à ce que Netflix récupère les droits et convainque l’auteur d’American Gods avec leur vision de Sandman.