Pio Marmaï partage avec Michael Lonsdale l'affiche de Maestro de Léa Fazer (Cookie), un drame à découvrir en salles mercredi 23 juillet 2014. Ce bel hommage au cinéma d'auteur et au défunt Jocelyn Quivrin (qui a participé à l'écriture du scénario inspiré de sa propre expérience, et qui souhaitait réaliser le film) permet d'apprécier une fois encore les talents de ce jeune acteur prometteur, révélé dès son premier rôle au cinéma il y a six ans.Cheveux longs, cheveux courts, rasé de près ou barbu... Il s'essaie à tous les looks, avec à chaque fois autant de réussite. Son charme intemporel lui permet de jouer tous les rôles, dans toutes les classes sociales et à toutes les époques, bien qu'il soit surtout cantonné aux personnages de jeunes rebelles. Mais Pio Marmaï n'est pas qu'un physique.Merci Rémi BezançonPio Marmaï a grandi dans les théâtres. Son père, un émigré italien, était scénographe, tandis que sa mère travaillait comme chef costumière à l'Opéra de Strasbourg. Destiné à la scène, il n'y fait pourtant qu'un passage éclair, en tant que comédien et metteur en scène, de même qu'à la télévision, puisque c'est à l'âge de 24 ans que Rémi Bezançon le choisit pour jouer dans son deuxième long-métrage, Le Premier Jour du reste de ta vie. S'il se fait remarquer dans le rôle du fils aîné désobéissant de la famille Duval, à la tête de laquelle se trouvent Jacques Gamblin et Zabou Breitman, c'est pourtant son frère à l'écran, le Québécois Marc-André Grondin, qui lui vole le César du meilleur espoir masculin en 2009 ; sa sœur fictive, la Belge Déborah François, remportant cette année-là celui du meilleur espoir féminin.A la pêche aux CésarTrois ans plus tard, le séduisant garçon fait une nouvelle tentative auprès de Rémi Bezançon dans son film sur la dépression post-partum, Un heureux événement. Mais sa prestation de jeune papa immature et terne aux côtés de la charmante Louise Bourgoin, dans cette adaptation du roman éponyme d’Éliette Abécassis, ne lui amène pas le César. De même que D'amour et d'eau fraîche, le drame d'Isabelle Czajka sur un jeune marginal qui parvient à convaincre une étudiante en galère (Anaïs Demoustier) de le rejoindre dans le Sud-Ouest où il vit de petits trafics. Bien qu'il accède une seconde fois grâce à ce rôle à la course aux César en 2011 dans la même catégorie du meilleur espoir masculin, il passe encore à côté !Une ascension fulguranteMais qu'importe, ces expériences lui permettent de se faire un nom. Et Pio Marmaï poursuit son ascension. Après avoir donné la réplique à Lou Doillon en 2009 dans Bazar, le jeune acteur se laisse diriger par sa demi-sœur Lola Doillon l'année suivante dans Contre toi. Une fois de plus, il est question de filiation : Yann, son personnage, entame une relation ambigüe avec la gynécologue interprétée par Kristin Scott Thomas, qui est à l'origine du décès de sa femme, morte après une césarienne.Dans Grand Départ sorti en 2013 et réalisé par Nicolas Mercier, il cotoie Jérémie Elkaïm et Eddy Mitchell, tout en séduisant Zoé Felix. Dans la cour de Pierre Salvadori marque sa rencontre avec la grande Catherine Deneuve. Avant qu'il ne rejoigne Isabelle Huppert et Jean-Pierre Darroussin dans La ritournelle, une comédie de Marc Fitoussi sur un couple d'agriculteurs en pleine remise en cause.Pio fait chavirer les coeursBien qu'il ne soit pas la tête d'affiche de La délicatesse en 2011, cette adaptation, d'un roman de David Foenkinos cette fois, lui donne l'opportunité de jouer le mari (défunt) d'Audrey Tautou, un rôle souvent confié à Romain Duris (L'auberge espagnole, L'écume des jours). Une drôle de coïncidence alors que la comparaison entre les deux acteurs est de plus en plus évoquée par les critiques.Arrivent ensuite d'autres magnifiques duos. Avec la charmante Adèle Haenel dans Alyah en 2012, un drame d'Elie Wajeman où il incarne un jeune juif décidé à s'installer à Tel-Aviv avant que l'amour frappe à sa porte. Puis le 20 août prochain dans la comédie Des lendemains qui chantent de Nicolas Castro, où il se bat pendant des années contre son frère interprété par Gaspard Proust pour obtenir les faveurs de la belle Laetitia Casta.Dans l'ombre du maîtreEn ce mois de juillet, Pio Marmaï nous revient dans un drame, un genre qui lui sied à merveille, et aux côtés d'une pointure du cinéma français, Michael Lonsdale. Maestro raconte comment un monstre sacré du cinéma d’auteur et un jeune acteur sans le sou qui rêve de blockbusters vont voir leurs destins changer après leur rencontre sur un tournage. Une histoire touchante inspirée par celle vécue par le regretté Jocelyn Quivrin face à Eric Rohmer pour la préparation des Amours d’Astrée et de Céladon. Une belle façon de rendre hommage à son confrère décédé au même âge, 30 ans, ainsi qu'au septième art. Car qui sait, les précieux conseils du moine césarisé pour Des hommes et des dieux lui apporteront peut-être enfin les éloges de l'Académie des arts et techniques du cinéma, qui fêtera d'ailleurs ses 40 ans lors de sa prochaine cérémonie ?La bande-annonce de Maestro, au cinéma le 23 juillet :
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