Citadel Pryanka chopra
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Avec son budget colossal digne d'un Marvel, la nouvelle série Prime Video affirme sans trembler ses ambitions visuelles impressionnantes, sans pour autant réussir à dépasser le stade du bon divertissement.

Anthony et Joe Russo ont l'habitude de manipuler d'énormes liasses de billets verts. Les deux frangins réalisateurs sont devenus les spécialistes du blockbuster nouvelle génération, celui qui en met plein la vue sans trop se poser de questions. Après The Gray Man, énorme film d'action pour Netflix porté par Chris Evans et Ryan Gosling - au budget épique de 200 millions de dollars - les voilà qui débarquent sur Prime Video avec Citadel. Un nouveau colosse aux pieds d'argent, édifié sur une montagne de billets. En l'occurrence 240 millions de dollars pour six épisodes !

Citadel
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Un budget qui place tout simplement Citadel à la deuxième place des séries les plus chères de tous les temps... juste derrière le demi-milliard dépensé par Amazon (déjà) pour financer son adaptation du Seigneur des Anneaux. 240 millions de dollars, c'est plus que Top Gun : Maverick, c'est plus qu'Ant-Man and the Wasp: Quantumania ou que Black Adam. Une somme colossale que les studios sont aujourd'hui prêts à confier, sans (trop) sourciller aux frères Russo, qui savent comme personne tirer le meilleur parti de leurs oppulents moyens. Ils l'ont démontré brillamment avec Infinty War puis Avengers : Endgame (400 millions $ par film) deux hits épiques dans le top 5 des plus gros succès de tous les temps au box-office. Ils l'ont encore prouvé avec The Gray Man, désormais dans le quinté de tête des films Netflix les plus vus. 

Et Citadel alors ? Sans le moindre doute, elle saura enthousiasmer un maximum d'abonnés. Parce que l'argent a été utilisé à bon escient par les deux producteurs exécutifs, pour mettre en scène une série d'espionnage qui lorgne ostensiblement du côté de James Bond et plus précisément de la saga 007 de Daniel Craig. On y retrouve le même ton, à la fois cool et désinvolte, teinté d'une certaine dramaturgie, mais surtout enveloppé dans un ballet de castagne hyper-spectaculaire. Oui, Citadel a le budget d'un blockbuster, et c'est logique : c'est un blockbuster ! La série, qui s'étale en fait sur 4 heures, n'a absolument rien à envier, sur le plan esthétique ou visuel, à ce qui se fait de plus impressionnant au cinéma. Une épopée d'action dont la production value crève l'écran.

Citadel Stanley Tucci
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Tout comme son étincelant casting sexy à souhait ! Richard Madden fait le job en agent à l'air grave, comme il l'avait fait dans Bodyguard. Mais c'est surtout Priyanka Chopra qui irradie l'écran à chaque apparition. Glamour jusqu'au bout de ses cils qui n'en finissent pas, elle est l'âme de Citadel... du moins jusqu'à sa chute. Car cette super-agence d'espions internationale, qui maintient l'équlibre du monde, dans l'ombre - sans être influencée par des intérêts géopolitiques nationaux comme le sont la CIA ou le MI6 - va tomber. Manticore, un puissant syndicat du crime, encore plus secret, a réussi à infiltrer Citadel et va exterminer ses agents au cours d'une nuit sanglante. Depuis, seule une poignée ont survécu et tentent, cachés, de mener la contre-attaque...

À l'instar de la scène d'ouverture dans le wagon-bar d'un train à grande vitesse, la série s'articule autour de séquences d'action fulgurantes entre deux regards sensuels. Un montage frénétique, qui ne laisse aucune place à la subtilité ou à la matière grise. L'extravagante production sous Red Bull patine dès que la caméra se pose et que le scénario est censé prendre le relais. Seul Stanley Tucci parvient finalement à apporter la petite dose de gravité nécessaire à tout bon thriller d'espionnage. Mais tant pis. Citadel assume son côté True Lies décomplexé. Quand James Cameron filme un avion de chasse Harrier au milieu des buildings de Los Angeles, tout le monde applaudit. La série Prime Video n'ambitionne rien de moins.

Citadel, sur Prime Vidéo, à voir à partir du vendredi 28 avril 2023.


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