Toutes les critiques de 24 Mesures

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    Pour raconter ces histoires, Jalil Lespert a choisi un ton très libre, une caméra très mobile, une façon de ne pas s'appesantir sur la psychologie ou les scènes chocs, une manière de laisser leur chance aux échappées belles de ces paumés comme autant d'impros musicales. Fiction éminemment sensible et généreuse, cette première espérience derrière la caméra d'un acteur épatant est plus qu'une promesse.

  2. Première
    par Anne Akrich

    Pour son premier film en tant que réalisateur, Jalil Lespert s’attaque à un scénario difficile mêlant plusieurs micro-histoires. Celle d’une mère toxicomane, d’un fils torturé, d’un vengeur masqué du jazz, et d’une fille sous influence maternelle. Prises indépendamment, ces bribes de vies sonnent justes, mises bout à bout, elles sonnent creux. Le thème des destins qui s’entrechoquent donne un aspect laborieux à l’ensemble et sert un discours emphatique sur la misère et la solitude humaines. On regrette que ce didactisme affaiblisse la violence et la brutalité, par ailleurs parfaitement portées par des acteurs talentueux (Benoît Magimel étonnant dans un rôle à mi-chemin entre Le Parrain et La Haine) et par un morceau de free jazz des plus séduisants.

Les critiques de la Presse

  1. Elle
    par Françoise Delbecq

    Ce premier long-métrage de l'acteur Jalil Lespert est un cri dans l'obscurité qui trahit une angoisse au bout du chemin de la vie. C'est bouleversant.

  2. Télérama
    par Juliette Bénabent

    Ensuite, tout part en vrille : les personnages sont indéfinis, flottants, les rencontres restent artificielles et le récit s'effiloche. Jalil Lespert semble tourner autour du thème de la filiation : chacun ici règle un compte avec ses parents, ou avec un enfant. Mais il ne parvient pas à l'aborder de front ni à provoquer l'émotion - sauf dans une très belle scène entre Magimel et son père, qui laisse entrevoir un potentiel inexploité.

  3. Le Monde
    par Isabelle Regnier

    Le jazz, de fait, est ce par quoi ce premier film de l'acteur Jalil Lespert trouve sa cohérence. Pièce maîtresse d'une bande musicale très présente, il est aussi la clé d'une structure ordonnancée, autour de ses personnages, comme une succession de solos. La proposition malheureusement ne dépasse pas le stade rhétorique, et le film passe sans que l'on ait senti souffler le vent de liberté qui fait l'essence du jazz.

  4. Fluctuat

    Passant pour la première fois de l'autre côté de la caméra, Jalil Lespert ne s'est pas râté. Sans retenue, il nous livre un film aussi radical que surprenant.
    - Exprimez-vous sur le forum cinéma24 mesures, c'est un petit coup de pied dans le cinéma français. Salvateur et sans prétention, ce film part d'une idée simple, celle de suivre une femme à la dérive un soir de Noël. Décidément propice aux cataclysmes, ce 24 décembre sera une ballade de la vie à la mort, sous toutes leurs formes. Servis par une mise en scène toujours surprenante, les comédiens donnent leur pleine mesure. Lubna Azabal porte le film. Tous ses camarades, en contrepoint, offrent également une image de ce que le destin peut-être. Impulsifs, ils incarnent leurs rôles dans une urgence bouleversante. La sincérité charnelle de l'ensemble des participants à cette aventure cinématographique transperce l'écran.
    Pourtant le spectateur touché au coeur n'a le temps ni de s'attendrir, ni de s'appesantir. Puisque la vie avance dans un souffle continu qui menace à chaque instant de se briser, jalil Lespert le montre. Il multiplie les plans serrés comme pour être au plus près d'une réalité organique, passe d'une séquence à l'autre en éprouvant les limites de la déconstruction. L'urgence qui anime ce premier film est celle de montrer : dire absolument, sincèrement et entièrement. Poussé par l'envie de ne pas perdre de temps tant la vie tient à un fil, Lespert commence ici une carrière de réalisateur en plaçant la barre très haut. Travaillé par la beauté à fleur de peau de 24 mesures, le spectateur sera vite impatient de voir le second opus du cinéaste... 24 mesures
    De Jalil Lespert
    Avec Lubna Azabal, Benoît Magimel, Sami Bouajila
    Sortie en salles le 5 décembreIllus. © MK2 Diffusion
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