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Pour raconter ces histoires, Jalil Lespert a choisi un ton très libre, une caméra très mobile, une façon de ne pas s'appesantir sur la psychologie ou les scènes chocs, une manière de laisser leur chance aux échappées belles de ces paumés comme autant d'impros musicales. Fiction éminemment sensible et généreuse, cette première espérience derrière la caméra d'un acteur épatant est plus qu'une promesse.
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Pour son premier film en tant que réalisateur, Jalil Lespert s’attaque à un scénario difficile mêlant plusieurs micro-histoires. Celle d’une mère toxicomane, d’un fils torturé, d’un vengeur masqué du jazz, et d’une fille sous influence maternelle. Prises indépendamment, ces bribes de vies sonnent justes, mises bout à bout, elles sonnent creux. Le thème des destins qui s’entrechoquent donne un aspect laborieux à l’ensemble et sert un discours emphatique sur la misère et la solitude humaines. On regrette que ce didactisme affaiblisse la violence et la brutalité, par ailleurs parfaitement portées par des acteurs talentueux (Benoît Magimel étonnant dans un rôle à mi-chemin entre Le Parrain et La Haine) et par un morceau de free jazz des plus séduisants.
Toutes les critiques de 24 Mesures
Les critiques de Première
Les critiques de la Presse
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Ce premier long-métrage de l'acteur Jalil Lespert est un cri dans l'obscurité qui trahit une angoisse au bout du chemin de la vie. C'est bouleversant.
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Ensuite, tout part en vrille : les personnages sont indéfinis, flottants, les rencontres restent artificielles et le récit s'effiloche. Jalil Lespert semble tourner autour du thème de la filiation : chacun ici règle un compte avec ses parents, ou avec un enfant. Mais il ne parvient pas à l'aborder de front ni à provoquer l'émotion - sauf dans une très belle scène entre Magimel et son père, qui laisse entrevoir un potentiel inexploité.
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Le jazz, de fait, est ce par quoi ce premier film de l'acteur Jalil Lespert trouve sa cohérence. Pièce maîtresse d'une bande musicale très présente, il est aussi la clé d'une structure ordonnancée, autour de ses personnages, comme une succession de solos. La proposition malheureusement ne dépasse pas le stade rhétorique, et le film passe sans que l'on ait senti souffler le vent de liberté qui fait l'essence du jazz.