All About Steve

All About Steve offre le meilleur et le pire de Sandra Bullock quand elle joue dans le registre de la comédie. Elle incarne ici une fille introvertie devenant obsédée par un journaliste (Bradley Cooper) après un simple sourire. Si le film démarre au quart de tour et garde un bon rythme de croisière, on tombe rapidement dans l’ennui à partir du moment où Bullock se retrouve (littéralement) au font du trou. Dommage, car ce qui s’annonçait comme une comédie gentiment déjantée se perd dans le bon sentiment et les clichés. Personnages sans profondeurs, dialogues clichés... On soulignera tout de même le sursaut final du cinéaste Phil Trail qui nous épargne un happy end à l’eau de rose.

Impossible de prendre au premier degré une bluette dans laquelle on croise un sculpteur sur pommes, une colonie de gamins sourds-muets qui tombe au fond d'une mine, un bébé à trois jambes et une cruciverbiste hystérique au Sacramento Herald. La comédie romantique à la réputation calami- teuse outre-Atlantique - un Razzie Award, le prix de la pire actrice, pour l'irrésistible Sandra Bullock - devient à nos yeux une charge contre l'avidité des médias (clin d'oeil au Gouffre aux chimères de Billy Wilder) et contre la frénésie commémorative de l'Amérique, prompte à organiser des veillées à la bougie pour tout et n'importe quoi...

Bullock surjoue - et mal! - la célibataire certaine d'avoir trouvé l'homme de sa vie en un cameraman de CNN (Bradley Cooper). Le scénariste du pathétique Permis de mariage a encore frappé!