C'est ici que je vis

Cinéaste des gens de peu, de la parole rare et de la lenteur, Recha parvient, avec son minimalisme habituel, à créer une émotion tendue, simple mais efficace. Avec lui, on aimerait qu’Arnau se sorte de sa vie misérable, tout en sachant, et sans doute mieux que son héros lui-même, que la moindre de ses erreurs lui sera fatale.

C'est ici que je vis possède une réelle personnalité et demande, comme les oiseaux de l'histoire, quelques efforts pour être apprivoisé, pour mieux vous emporter.

Arnau est incarné par le très bon Marc Soto, petit punk dur et fragile, entouré par des acteurs chevronnés dont deux stars ibériques (Noriega et López). Recha observe l’adolescence avec empathie mais sans complaisance, chronique la vie ouvrière sans message ostentatoire.
C’est ici que je vis n’est pas un film d’idéologue ou de sociologue mais de cinéaste.

(..) le film a beau être joliment intimiste et osciller avec réalisme entre poésie et cruauté, il reste très, très mou.