Date de sortie 17 avril 2024
Durée 109 mn
Réalisé par Alex Garland
Avec Kirsten Dunst , Wagner Moura , Cailee Spaeny
Scénariste(s) Alex Garland
Année de production 2024
Pays de production Etats-Unis, Grande-Bretagne
Genre Film d'action
Couleur Couleur

Synopsis

Une course effrénée à travers une Amérique fracturée qui, dans un futur proche, est plus que jamais sur le fil du rasoir.

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Critiques de Civil War

  1. Première
    par François Grelet

    Un building post-apo, le bunker d’un savant fou, une forêt magique, les bureaux d’une start up quantique, un bled « folk-horror » : jusqu’à présent les films (et série) réalisés par Alex Garland étaient circonscrits à des espaces clos, des lieux aux frontières très dessinées, quasi infranchissables. Des endroits « hors du monde » qui racontaient le goût du Britannique pour un cinéma fantastique aux visées métaphysiques et aux échelles miniatures. Deux acteurs, un cottage et dix minutes de body-horror pour retracer rien de moins que plusieurs millénaires d’oppression masculine : en 2022, Men avait montré les limites de cette méthode quasi immuable.  Le geste était peut-être un peu trop radical, le spectacle semblait terminal, l’accueil fut réfrigéré et une retraite anticipée fut même murmurée… Ce besoin d’évoquer l’infiniment grand par le seul spectre de l’infiniment petit avait fini par piéger Alex Garland, démiurge géant pour une certaine frange cinéphile, réalisateur nain pour les autres - et en premier lieu le grand public.

    Deux ans plus tard, Civil War vient remettre tout ce qui a précédé en question (les méthodes, les échelles et les désirs) et en crise. Il réacclimate clairement son auteur à l’air ambiant. Ce nouveau projet prend la forme d’un road-movie, principalement mené « hors habitacle » et qui va s’étaler le long de la côte est Américaine. Quatre journalistes dont deux photoreporters (la mentor, Kirsten Dunst, et sa disciple, Cailee Spaeny) filent de New York vers Washington DC, pour y décrocher un scoop, c’est à dire une rencontre avec un président emmuré dans sa Maison-Blanche au moment où plusieurs États, qui viennent de faire sécession, tentent à tout prix de le reverser.

    Si on ne l’envisage qu’à travers ce pitch, Civil War ressemble à une allégorie limpide de la fracture américaine et son POTUS barricadé ne serait rien d’autre qu’un simili-Trump au caquet enfin rabattu. Un peu court ? Oui sauf que Garland tient toujours à distance l’opposition idéologique et la verve satirique pour se concentrer plutôt sur son groupe de journalistes, tenants par principe d’une certaine neutralité et adeptes par nature du pas de côté. Entre de chaque arrêt au stand et chaque morceau de bravoure, le film s’interroge donc sur la condition étrange de ses héros cherchant à « capturer » un monde qui implose littéralement devant leurs yeux. La distance qu’ils vont parcourir n’a rien de bien phénoménale (400 bornes, tout juste) mais elle est suffisante pour que Civil War puisse décliner tout une somme de situations et de décors très « garlandiens » (un palace urbain sans électricité, une petite ville sous cloche, un bout de route gardé par un sniper), qui une fois mis bout à bout, offrent à ce récit raconté « de biais » un étonnant souffle épique. Il va culminer dans un climax saisissant, gros morceau d’action capté pour une fois en plein cœur du conflit, et tapissé d’explosions, de tensions et de tragédies. Si ces vignettes remplie de fureur et de chaos sonnent si justes, c’est parce que Civil War a été véritablement conçu comme une sorte de blockbuster pour adultes (son budget de 60 millions en fait l’objet le plus cher jamais fabriqué par la très chic maison A 24) et qu’il réactive un format de production hollywoodienne à la saveur oubliée, et qu’on pourrait appeler « film du milieu ». C’est de cette position médiane, située loin, bien loin, des fractales et des équations insolubles, qu’Alex Garland retrouve aujourd’hui son équilibre et peut redessiner son statut dans le paysage hollywoodien. Vu de là où on est, il parait grand, infiniment grand même.

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