GALERIE
Paramount

Remarquée dans l’univers Marvel (l’agent Carter, c’est elle), la nouvelle leading lady de la saga Mission : Impossible raconte comment elle a intégré la franchise et détaille la méthode de travail de Chris McQuarrie.

Cette interview est un extrait de notre dossier consacré à Mission : Impossible 7, à retrouver en intégralité dans le numéro de juillet-août de Première, toujours disponible en kiosque et sur notre boutique en ligne.

« Christopher McQuarrie était venu voir une pièce de théâtre dans laquelle je jouais, il y a une dizaine d’années à Londres. À la fin de la représentation, il m’avait emmenée dîner et m’avait dit : “Je veux qu’on travaille ensemble. Ce que tu fais sur scène, je veux le mettre en bouteille. Je vais créer un personnage pour ça".

Il y eut différents projets, mais rien de concret. Et puis, à l’été 2019, coup de téléphone. “On recherche la nouvelle leading lady de Mission. Ça t’intéresse ?” McQ m’a tout de suite expliqué l’ambition du projet et surtout leur philosophie de travail. Lui et Tom n’avaient pas encore écrit le rôle, ils n’avaient pas d’histoire, même pas le personnage. Ils avaient d’abord cherché une actrice avec laquelle ils souhaitaient travailler et qui pourrait selon eux s’épanouir dans le cadre fixé. Quelqu’un, surtout, qui pourrait comprendre leur processus de travail particulier. Je n’ai jamais eu de script stricto sensu. Ça s’est passé de manière plus organique.

Mission Impossible 7
Paramount Pictures

Lors de notre première journée de travail, McQ m’a raconté l’histoire qu’il avait en tête. C’est un conteur né, un acteur génial. Mais une semaine après, il me racontait une autre version du film – tout aussi géniale. Et puis quelques jours plus tard : “Au fait, j’ai pensé à un truc pour ton personnage...” J’ai compris rapidement que c’était ça leur process. On allait discuter tout le temps. Cela dit, on ne partait pas d’une feuille blanche. Christopher nous a montré de nombreux films, pour mieux comprendre ce qu’il cherchait. On s’fait la valise docteur? La Barbe à papa, L’Inconnu du Nord-Express, mais aussi Lawrence d’Arabie, Casablanca... On parlait constamment de langage filmique, de structure, de caractérisation des personnages. On a beaucoup travaillé le personnage de Grace en partant des films.

Dès le début, McQ et Tom m’ont dit qu’ils voulaient que je sois une version féminine de Hunt. Grace n’est pas une femme fatale, ni une ice queen, ni même le love interest. C’est plutôt un loup solitaire ; quelqu’un qui n’appartient pas à ce monde et qui se retrouve happé dans un univers dont elle n’a ni les tenants ni les aboutissants. Son rapport avec Hunt est passionnant. Elle ne le connaît pas, alors pourquoi lui ferait-elle confiance ? Tous les deux entament très vite un jeu du chat et de la souris... C’était exaltant à jouer parce qu’il fallait une véritable alchimie entre Tom et moi. Et ça allait passer par de la comédie. Travailler avec lui est fantastique. Il est bourré d’énergie et n’a peur de rien. Physiquement, mais aussi d’un point de vue créatif. Alors quand c’est ton boss et ton partenaire, ça rejaillit forcément sur toi.


 

McQ vous a parlé de la scène du train ? À la fin, on se retrouve dans un train qu’on doit remonter le plus vite possible. Il y a la voiture-restaurant, le piano-bar, un compartiment de voyageurs... Les uns après les autres, les wagons plongent dans le vide et on doit continuer d’avancer : Tom m’aide à progresser, je l’aide en retour et ainsi de suite. Chaque cascade devait être réglée au millimètre. À un moment, on se retrouve suspendus dans un wagon à la verticale. En six secondes, la voiture passait de l’horizontale à la verticale et on devait courir d’une extrémité à l’autre en même temps que le plancher s’inclinait.

Avant qu’on ne glisse définitivement dans le vide, il fallait qu’on s’accroche à un élément du décor... Des jours de répétitions, un entraînement intense : à la fin on connaissait la scène par cœur, minute par minute, seconde par seconde. Mais au-delà de la prouesse physique, il fallait jouer. On avançait synchrones, on se parlait, on interagissait au milieu de ce chaos. C’est un moment de grâce et j’avais souvent l’impression qu’il s’agissait en réalité d’une scène de danse. Toute cette séquence d’action était en fait drivée par les personnages. Et c’est ce qui définit le mieux le cinéma de Tom et McQ. »

Mission Impossible 7 : un nouveau sommet pour la saga [critique]