Toutes les critiques de Never-Ending Man : Hayao Miyazaki

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sylvestre Picard

    Comment Hayao Miyakazi est-il sorti de sa retraite de cinéaste ? C'est la question à laquelle ce bref documentaire tourné dans la douleur (la caméra étant quasiment cachée pour ne pas froisser Miyazaki-sensei) tente de répondre, mais il vaut mieux avoir vu avant le magnifique Kingdom of Dreams of Madness. Le joli documentaire de Mami Sunada (sorti en DVD zone 2 en 2013) nous racontait en parallèle le making of du Vent se lève et celui du Conte de la princesse Kaguya d'Isao Takahata, montrain ainsi les coulisses du studio Ghibli avec une poésie et une lucidité inédites. Tourné de 2013 à 2018, Never-Ending Man, beaucoup plus sec et dépouillé, s'envisage comme sa suite directe et un nouveau chapitre abrasif de la saga Ghibli : Miyazaki, confronté au tournage de son premier film animé par ordinateur (le court-métrage Boro la petite chenille), enrage contre ceux qui maîtrisent les nouvelles technologies, incapables à ses yeux de comprendre qu'il faut saisir le sens profond des choses pour mieux les représenter avec vérité. Ça nous donne des bons moments de tyrannie miyazakienne (où le cinéaste est dépeint comme un vampire qui se nourrit de la vitalité des jeunes artistes sous ses ordres pour mieux créer, et qui préfère lancer un nouveau projet quitte à mourir pendant la production) et de bonnes anecdotes (l'équipe de Ghibli qui sèche en masse le boulot pour aller voir Le Réveil de la Force). Un beau morceau d'histoire, donc, qui arrive à temps pour nous faire patienter jusqu'à la sortie du nouveau Miyazaki, censé sortir en 2019. Si tout va bien.